Céline Sallette dans « Brillantes » : « Mon métier fait écho à mes valeurs personnelles »

Qu'est-ce qui vous intéressait dans Brillantes ?

Le thème. L'illettrisme est très peu abordé au cinéma et il a beau toucher plus de gens qu'on ne le croit, ceux-ci restent des invisibles. En plus, c'est un sujet qui appelle le secret, piège autour duquel s'articule le scénario. Ce handicap provoque une forme de honte car, sans la lecture ni l'écriture, il est diffcile de se situer dans la société. Savoir lire, c'est avoir la carte du monde, le plan de son espace premier. Dans le scénario, j'étais intéressée également par la dimension collective de cette histoire qui suit le destin de plusieurs femmes de ménage, et par le couple étrange que Karine, mon personnage, forme avec son enfant, un grand garçon sur qui elle compte pour toutes les tâches administratives, mais qu'elle pousse aussi à l'autonomie.

Comment vous êtes-vous glissée dans la peau de Karine ?

Sylvie Gautier m'avait donné à lire Orphelin des mots, de Gérard Louviot. A travers ce récit intime, j'ai pu mesurer la violence d'évoluer dans une société dont on n'a pas les codes, mais j'ai découvert aussi que l'aveu peut changer une vie. Après avoir passé des années à subir et à enchaîner les échecs, l'auteur a révélé son secret à un patron qui l'a aidé à inverser le cours des choses. Ce témoignage s'est révélé d'une grande puissance et a été, avec le scénario, ma porte d'entrée dans le sujet. Pour m'emparer du rôle, j'ai ensuite cherché du côté de...

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