Ça commence aujourd’hui - "Il me fait de la peine", "c’est extrême comme fin…" : en larmes, Guillaume, victime d’une érotomane, bouleverse les internautes

Victime d'une érotomane, le jeune homme s'est montré très éprouvé sur le plateau de l'émission. (Capture d'écran France 2)

Faustine Bollaert et les équipes de "Ça commence aujourd’hui" consacrent une semaine d’émissions aux maladies mentales. Ce jeudi 31 mars, Guillaume a livré un témoignage qui fait froid dans le dos. Victime d’une érotomane, une personne malade obsessionnelle qui s’imagine à tort une histoire d’amour, la vie du jeune homme est bouleversée par une femme qui le harcèle, le menace et le violente depuis quatre ans.

Ce jeudi 31 mars, France 2 et "Ça commence aujourd’hui", dans le cadre d’une semaine spéciale consacrée aux maladies mentales, s’intéressent à l'érotomanie. Il s'agit d'un trouble délirant persistant, une pathologie chronique psychiatrique qui peut mener à du harcèlement, de la persécution et au meurtre. Le Pr Laurent Karila, psychiatre et addictologue, a expliqué que cette maladie se découpait en trois phases : l’espoir (période au cours de laquelle le malade envoie de nombreux cadeaux, SMS ou tout autre preuve d’amour à la victime…), le dépit (période de déprime et de risque de passage à l’acte envers le malade lui-même) et la rancune (période de danger pour la victime). Parmi les victimes invitées en plateau, Guillaume, un artiste-écrivain de 34 ans qui a vécu (et vit toujours) la peur d’être suivi mais aussi la peur pour sa compagne et ses proches. Tout son entourage est au courant : depuis quatre ans, le jeune homme est victime d’une érotomane croisée au cours d’un séjour en Inde. Interrogé sur les conséquences de sa présence dans l’émission, le globe-trotter, visiblement marqué, répond : "Quand on est dans cet état d’esprit, il y a beaucoup de désespoir. Quand on est victime de quelqu’un qui nous agresse constamment, qui est constamment dans notre tête, comme un ver dans une pomme et quand on est frustré, que l’on voit que la justice ne fait rien, on est très désespéré. Donc forcément on utilise toutes les cartes (...) et médiatiser son histoire pour qu’il y ait des répercussions et aider les victimes qui sont dans le silence, c’est l’objet [de ma venue]."

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"Ça fait peur…"

Tout a commencé à Goa, dans un État de l’ouest de l’Inde, réputé pour être un "vivier d’artistes" selon Guillaume. Celle qui allait devenir son bourreau faisait alors partie d’un cercle d’artistes avec son mari. Lors de la fin d’un spectacle qui lui a demandé un important investissement personnel, Guillaume tombe sur cette femme, originaire de Russie, en totale extase devant lui. Sans avoir échangé avec elle, le jeune homme la rencontre de nouveau quelques jours plus tard, sur une plage. Commencent alors des échanges par SMS, initiés par l’amoureuse obsessionnelle. Guillaume repousse ses avances mais la situation s’aggrave. Si les premières conversations restaient dans le domaine professionnel et artistique, la situation a basculé lorsque la femme l’a surnommé "Shiva", un dieu de la mythologie hindouiste, et lorsque qu’elle s’est prise pour Shakti, la femme de Shiva dans cette même mythologie. Persuadée que Guillaume est la réincarnation d’une divinité, cette femme érotomane harcèle le jeune homme, le poursuit, hante ses pensées, jusqu’à le violenter et tenter de le tuer.

Même s’il n’a pas la moindre envie de se renfermer sur lui-même, très éprouvé, Guillaume confie avoir pensé à des idées particulièrement violentes envers son bourreau : "J’ai rêvé des nuits et des nuits que je la tuais… me réveiller cinquante fois en étant sûr que j’avais du sang sur les mains".

Si l’artiste a déposé de nombreuses plaintes et de nombreuses mains courantes, il se montre pessimiste sur son sort : "J’espère ne pas me faire justice moi-même. (...) Mon contre la montre s’arrêtera quand je serai mort ou quand il y aura une justice avant. Soit je suis foutu parce que je me suis défendu et qu’il lui est arrivé quelque chose, soit je suis foutu parce qu’elle a réussi à mettre fin à ma vie."

Un témoignage bouleversant pour les téléspectateurs.