Caillou de compagnie - "Le monde va mal", Les gens pètent un plomb", "On a touché le fond", "Quelle tristesse" : la nouvelle tendance des pays asiatiques raillée par les internautes français

Dans les pays asiatiques, la mode est au caillou de compagnie. Les adultes, d'une trentaine d'années en moyenne, en adoptent pour briser la solitude. Sur les réseaux sociaux, les internautes occidentaux n'en reviennent pas.

Caillou de compagnie -
Caillou de compagnie - "Le monde va mal", Les gens pètent un plomb", "On a touché le fond", "Quelle tristesse" : la nouvelle tendance des pays asiatiques raillée par les internautes français. (Photo by Leisa Tyler/LightRocket via Getty Images)

En Corée du Sud, le nombre de mariages est à la baisse. Le nombre de naissances aussi. Alors pour lutter contre la solitude, une partie de la population décide d'acheter... un "caillou de compagnie". Sur les sites chinois, les ventes de "galets de compagnie" ont d'ailleurs augmenté de 246% en août dernier par rapport au mois de juillet.

Avec des semaines qui peuvent monter, en moyenne, jusqu'à 52 heures de travail, les Coréens peinent à s'occuper d'un animal de compagnie. Promener un chien, le nourrir, le laver, jouer avec lui et ramasser ses besoins prend du temps. Ce qui est loin d'être le cas du "caillou de compagnie". Selon les sociétés asiatiques, qui en vendent plusieurs centaines par mois, ces pierres ne changeront jamais, ne vieilliront pas et seront toujours là pour écouter leur propriétaire dans les bons comme les mauvais moments. Prix du caillou ? Un peu moins de 10 euros en moyenne.

"On a touché le fond", lance un internaute sur TikTok. "Et on creuse encore", renchérit un autre. Sur les réseaux sociaux, les Français n'en croient pas leurs yeux."Le monde va mal les amis", "les gens pètent un plomb", "Le monde va si mal que ça ?", "C'est d'une tristesse", "Mais il se passe quoi sur cette planète ?", "L'espèce humaine me fascinera tous les jours", ...

Pour rendre ces roches un peu plus vivantes, les propriétaires de "cailloux de compagnie" leurs donnent un prénom, leurs collent des yeux et leurs font porter des petits vêtements. Certains les maquillent, les nourrissent et les promènent. Public visé ? Absolument pas les enfants. Les propriétaires de cailloux domestiques ont en moyenne entre 25 et 30 ans, et 80% sont des femmes. "Dites-moi une c'est une blague ?" Eh bien non.

Entre les commentaires ironiques et les remarques moqueuses, certains tentent tout de même de comprendre."C'est un peu comme un doudou pour eux, ça leur fait du bien", confie un internaute sur TikTok. "Ce qui est triste, c'est de voir à quel point les personnes sont seules et tristes pour faire ça", lance un autre. "Moi, je me dis que tant que ça ne fait de mal à personne, il vaut mieux ça qu'un enfant ou un animal malheureux".

Vous pensiez que la tendance du "caillou de compagnie" était une nouvelle lubie ? Eh bien pas du tout. Gary Dahl, un Américain, lance ce coup de marketing en 1975. Il se trouve dans un bar, une bière à la main, lorsque l'idée brillante lui vient. Ses amis se plaignent alors de leurs animaux et de tous les tracas qui les accompagnent... alors pourquoi ne pas se faire accompagner d'une pierre de compagnie pour éviter les soucis ?

Celui qui est en grosse difficulté financière lance son projet. Avec deux autres investisseurs, il achète des tonnes de cailloux au prix d'un centime, puis les emballent dans des boîtes design. À l'intérieur, il glisse un manuel de dressage. Et ce qui ne devait rester qu'une simple blague se révèle être un véritable coup de génie. En 1975, les "cailloux de compagnie" s'entassent sous les sapins de Noël. La marque fait parler d'elle, Gary Dahl est invité sur le plateau de The Tonight Show et en quelques mois seulement, près de 1,5 million de pierres sont vendues. De quoi rendre le chef d'entreprise millionnaire, et lui permettre de quitter son appartement pour s'acheter une belle villa.