Camilla Parker-Bowles : cette "maladie silencieuse" qui a ravagé sa famille et contre laquelle elle se bat
Camilla Parker-Bowles, reine consort. Nous y sommes. Après des années turbulentes d’une passion contrariée pour Charles, voilà la légitimité pour celle qui a tant défrayé la chronique. Derrière les qualificatifs peu reluisants des tabloïds britanniques, qui l’ont si longtemps présentée comme "le rottweiler" qui aurait brisé le couple de Lady Diana et Charles, se cache une femme aux blessures intimes. Car Camilla Parker-Bowles a vécu un drame familial qui anime depuis en elle un engagement sans faille.
Dire que l’on ne sait pas grand-chose de la vie de Camilla Parker-Bowles aurait valeur d’hérésie aux yeux d’un public qui a suivi de près les débuts de son histoire d’amour scandaleuse avec le roi Charles III. Et pourtant, il serait bon de le rappeler : la toute nouvelle reine consort n’existe pas qu’à travers son époux royal. Née dans une famille aisée le 17 juillet 1947, Camilla Parker-Bowles était très proche de sa mère, Rosalind Shand, personnage de la haute-société britannique, élue "Débutante de l'année" en 1939. Malheureusement, ce lien si fort entre mère et fille s’est brusquement achevé en 1994.
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Une maladie dévastatrice
Si Camilla n’est pas du genre à s’exprimer en public, comme traumatisée par le torrent de haine dont elle a si longtemps fait l’objet, elle s’est déjà montrée particulièrement émue lorsqu’il lui a fallu parler de sa mère. Comme en juillet 2022, dans les colonnes de The Australian Women’s Weekly : "Ma mère était absolument géniale pour nous faire parler aux gens. Elle avait l'habitude d'avoir des gens à dîner ; peu importe qui c'était, vieux ou jeune, certains d'entre eux nous paraissaient incroyablement ennuyeux, mais elle avait l'habitude de s'asseoir au bout de la table et de dire : "Parlez ! Peu importe que vous parliez de votre poney ou de vos devoirs, parlez simplement ! Elle était aussi assez franche et ne mâchait jamais ses mots." Une femme qui, sans doute sans vraiment le savoir, a préparé sa fille aux fonctions qui incomberaient plus tard à son rang royal.
Mais en 1994, Rosalind Shand décède à l’âge de 73 ans, laissant derrière elle ses trois enfants éplorés, et après des années d’un combat douloureux contre l'ostéoporose. Il s’agit là d’une maladie qui entraîne une détérioration du tissu osseux, fragilisant en conséquence les os du malade. Bien que répandue chez les personnes âgées, dont une femme sur trois après la ménopause selon l’Agence nationale de santé publique, elle peut aussi toucher des gens de tous âges. Si celles et ceux qui en souffrent bénéficient d’un traitement médicamenteux, l'ostéoporose est une maladie particulièrement difficile à détecter et diagnostiquer, puisque les symptômes sont généralement des douleurs liées aux fractures, ou une perte de taille liée à une fracture vertébrale passée inaperçue. Non traitée, ou mal traitée, l'ostéoporose peut avoir des conséquences graves en cas de blessure osseuse.
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Un an après la mort de sa mère, Camilla avait livré un témoignage ému de son expérience avec la maladie lors d’un évènement caritatif dédié à l'amélioration de la prévention, du diagnostic et du traitement de l'ostéoporose : "Ma mère est morte de cette terrible maladie. Ayant été témoin de la misère et de la douleur qu'elle cause, j'ai senti que je devais essayer de faire quelque chose, pour aider celles et ceux qui souffrent de cette détresse." Et c’est en effet ce à quoi elle a dédié sa vie.
"Un ami lui a fait un câlin, et sa côte s’est cassée"
En 2001, Camilla Parker-Bowles sort de sa légendaire réserve en devenant présidente de la Royal Osteoporosis Society, une organisation caritative créée en 1986. Elle s’est ainsi rendue au chevet des malades, et de leurs proches qui luttent en silence et dans l’ombre. Car l’ostéoporose amoindrit, épuise, ravage tout sur son passage. Une "maladie silencieuse" contre laquelle Camilla se bat depuis toutes ces années, elle qui a assisté au parcours du combattant de sa mère, pas assez bien prise en charge à l’époque. "En ces temps sombres, la maladie était rarement diagnostiquée, et généralement attribuée à des femmes âgées avec ce que l’on appelle des ‘bosses de douairière’. Ma famille et moi ne savions pas comment aider à soulager la terrible douleur que ma mère a subie" confiait-elle en 2020 lors de la Journée mondiale de l’ostéoporose.
Cette errance médicale à laquelle sa mère a été confrontée, Camilla Parker-Bowles n’a eu de cesse de la dénoncer, et de la combattre. C’est même devenu son credo. Car elle ne s’est jamais remise de la douleur provoquée par la perte de sa maman. "Je pense qu’elle était allée consulter tout le monde auquel vous pouvez penser, et ils ont tous dit la même chose : 'Désolé, vous êtes juste vieille.’ Et nous l'avons regardée s’affaiblir sous nos yeux" se souvenait-elle avec émotion en 2021 dans une interview accordée à la BBC. Et puis au mauvais diagnostic s’ajoute la culpabilité. Celle d’avoir un moment douté de la souffrance et des symptômes de Rosalind : "C'était terrible parce que nous ne connaissions rien, alors à un moment donné, nous avons pensé : 'Eh bien, est-ce qu'elle n’en fait pas trop à propos de tout ça ?'"
Malheureusement, le temps a fini par leur donner tort. Aujourd’hui encore, Camilla Parker-Bowles n’a rien oublié de la détresse physique dans laquelle sa mère se trouvait. "Parfois, quand elle bougeait, ou que vous la touchiez, elle criait littéralement. Un de ses amis est venu un jour juste pour lui faire un câlin. Sa côte s'est cassée. C’était aussi terrible que ça." Depuis la mort de sa mère, la toute nouvelle reine consort entend bien continuer son combat, pour un meilleur diagnostic de l’ostéoporose, mais aussi pour plus de prévention auprès des plus jeunes. Car cela ne concerne pas que les personnes âgées. "Il faut éduquer les jeunes sur la façon dont ils doivent prendre soin de leur santé osseuse (…) Ensemble, nous pourrons mettre un terme à cette maladie "silencieuse" qui a causé tant de misère et de douleur à des millions de personnes à travers le monde." À commencer par sa propre famille…
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