Cancer de la peau : voici ce que vous pourriez ressentir en souffrant de sa forme la plus mortelle

Le mois de mai est le mois de la sensibilisation au cancer de la peau. Le cancer de la peau est la forme de cancer la plus courante aux États-Unis, et cinq millions de cas sont diagnostiqués chaque année.

Ça n’était qu’un simple grain de beauté sur le cou, une marque noire juste en dessous de la mâchoire, exactement là où les deux enfants de Tracy Callahan aiment lui faire des petits bisous dans le cou. Mais, son mari était inquiet.

Tracy Callahan, une infirmière qui habite en Caroline du Nord, a donc fini par accepter d’appeler son dermatologue et a dû attendre quatre mois avant d’obtenir un rendez-vous.

“J’ai failli annuler car j’étais occupée”, confie-t-elle à Yahoo Lifestyle à propos de son expérience d’il y a cinq ans. “Mes enfants étaient bien occupés, c’était le début de l’année scolaire. Mon mari m’a confié que je ne devrais pas repousser le rendez-vous cette fois-ci. J’ai beaucoup de grains de beauté, on m’en a retirés pas mal. Je me souviens avoir pensé que je gaspillais mon temps”.

Lors du rendez-vous, l’assistante du médecin a pris quelques photos de mon grain de beauté. “Elle m’a confié qu’on me rappellerait plus tard”, se souvient T. Callahan. “Je me suis demandée ‘Pourquoi ?’. Une heure plus tard, le téléphone sonnait. Mon médecin m’a confié : ‘Je dois vous voir, et nous devons retirer ce grain de beauté. Venez en dehors des heures d’ouverture’”.

Tracy Callahan n’était toujours pas plus inquiète que ça. “Qui, à 38 ans, craint de souffrir de la pire forme de cancer de la peau ?”.

Tracy Callahan a fini avec 15 points de suture irréguliers le long du cou une fois le grain de beauté retiré. “J’ai compris à ce moment-là qu’il y avait un problème”.

Les terribles coups de soleil attrapés par Tracy Callahan pendant son enfance en Floride, ainsi que ses séances régulières au salon de bronzage dans les années 90, avaient fini par la rattraper.

Sa dermatologue l’a appelée avec les résultats : “Elle m’a dit : ‘j’ai d’excellentes nouvelles’, avant de me confier : ‘vous souffrez d’un mélanome’. Je me suis dit : ‘en quoi est-ce une bonne nouvelle ?’, mais ça m’a permis d’être dans le bon état d’esprit. ‘Nous l’avons attrapé bien plus tôt que prévu’, a confié mon médecin”.

Le premier mélanome de Tracy Callahan s’est développé à partir d’un grain de beauté sur le cou, juste en dessous de la mâchoire. (Photo: Tracy Callahan)

En réalité, le taux de survie relative après avoir été diagnostiqué avec un mélanome de stade précoce localisé est supérieur à 98 %, d’après la Melanoma Research Alliance.

Tracy Callahan a alors commencé à consulter sa dermatologue afin de surveiller sa peau tous les trois mois. Mais, son expérience avec le mélanome était loin d’être terminée. En réalité, ça n’était que le début. Tracy Callahan, 43 ans, et mère de deux garçons de 12 et 10 ans, a souffert de plusieurs mélanomes au cours des 5 années suivantes.

Tracy Callahan a trouvé un nouveau médecin suite au départ de sa dermatologue partie travailler ailleurs. Ce dernier a remarqué une marque sur la cheville droite de T. Callahan dès sa première visite. Elle a alors entendu le même refrain : il s’agissait d’une bonne nouvelle, car c’était bien un mélanome, mais il avait été repéré assez tôt. La marque de 3 millimètres sur sa cheville a nécessité 64 points de suture, car son médecin a dû créer un lambeau de peau et reconstruire le tissu de sa cheville une fois les éléments cancéreux retirés. “On ne réalise pas la magnitude du cancer de la peau”, confie-t-elle.

Le cas de mélanome suivant de Tracy Callahan a été repéré sur sa cheville et a nécessité plusieurs points de suture. (Photo: Tracy Callahan)
Le cas de mélanome suivant de Tracy Callahan a été repéré sur sa cheville et a nécessité plusieurs points de suture. (Photo: Tracy Callahan)

Son dermatologue a trouvé un autre mélanome sur son bras droit trois mois plus tard.

C’est après cette troisième découverte que T. Callahan a lancé un blog afin de partager ses expériences, avant de fonder la fondation Polka Dot Mama Melanoma Foundation en septembre 2015 afin de sensibiliser les autres au sujet des mélanomes. “Le nom vient de mon jeune fils qui était alors en CP”, confie-t-elle. “Il a écrit pour un projet scolaire : ’Ma maman est spéciale, car elle a des grains de beauté qui ressemblent à des petits pois’. J’ai réalisé que ça me rendait spéciale. Même si spéciale est un bien grand mot ici !”

Tracy Callahan a également décidé de se battre contre cette maladie en collaborant avec la Melanoma Research Alliance.

Tracy a découvert qu’elle souffrait d’un nouveau mélanome en novembre 2017, l’un des pires de sa vie. “[Mon dermatologue] m’a regardée et a confié : ‘Qu’est-ce que c’est sur votre visage ?’”, se souvient T. Callahan. “J’ai répondu : ‘S’il vous plaît, ne me dites pas ça. N’importe où, mais pas le visage’. Eh bien sûr, c’était un mélanome”.

La maman de deux enfants a subi la chirurgie de Mohs, une procédure qui consiste à retirer des tissus étape par étape jusqu’à ce que les cellules cancéreuses soient complètement retirées, d’après la Skin Cancer Foundation. “J’avais un trou de la taille d’une balle de ping-pong sur le visage avant qu’ils ne réparent la zone”, confie-t-elle. “C’était sûrement l’expérience la plus difficile à affronter émotionnellement”.

Tracy Callahan s’est fait retirer un mélanome du visage et a fini avec une grosse incision. (Photo: Tracy Callahan)
Tracy Callahan s’est fait retirer un mélanome du visage et a fini avec une grosse incision. (Photo: Tracy Callahan)

Son fils de 12 ans s’est mis à pleurer suite à sa dernière chirurgie, ayant entendu les discours éducatifs de sa maman au sujet des mélanomes avancés. “Il m’a dit : ‘Maman, comment peux-tu être certaine qu’il ne s’agit pas d’un cancer de stage 4 ? Comment être sûr que tu ne vas pas mourrir ?’ Il voulait savoir si c’était vraiment OK. Mais, j’allais bien”.

Elle précise : “Je suis un peu comme un chat. J’ai plusieurs vies”.

Tracy Callahan est bien évidemment devenue particulièrement vigilante lorsqu’il s’agit de protéger sa peau et celle de ses enfants contre le soleil. La crème solaire fait partie de notre quotidien. “Je confie aux autres : ‘vous brossez vos dents le matin. Vous appliquez un produit de protection solaire sur votre visage, votre cou et vos mains avant de sortir’”, confie-t-elle. “Ça n’est pas juste pour les jours de plage. C’est pour les jours où on ne se doute de rien. L’exposition au soleil s’accumule au fur et à mesure. Il s’agit des 10 minutes en route vers Target. Ça peut être les 10 minutes non protégées un autre jour, puis 10 autres minutes le lendemain, donc 20 minutes”.

Elle précise que la crème solaire appliquée le matin ne suffit pas pour toute la journée. “Il ne s’agit pas d’une armure”, confie T. Callahan. “Il est important d’en appliquer plus tard. Il faut en remettre”.

Tracy Callahan qualifie également la crème solaire de “dernière défense entre vous et le soleil”, c’est-à-dire qu’il existe d’autres manières efficaces de protéger sa peau au quotidien. T. Callahan garde toujours un chapeau assez imposant dans sa voiture et porte des lunettes de soleil afin de ne jamais être prise de court. Elle apprécie également les vêtements conçus pour protéger du soleil, et aime particulièrement son poncho SPF Addict, une entreprise de vêtements qui protègent des UV, car il s’agit d’un vêtement qu’elle peut facilement enfiler pour se protéger du soleil.

Tracy Callahan avec son mari et leurs deux garçons. (Photo: Tracy Callahan)
Tracy Callahan avec son mari et leurs deux garçons. (Photo: Tracy Callahan)

Ses enfants sont habitués maintenant. À la maison, ils ne gesticulent pas dans tous les sens comme de nombreux enfants lorsqu’il est temps d’appliquer de la crème solaire. “Ils ne se plaignent pas car ils savent”, confie-t-elle. “C’est non négociable. On ne négocie ni avec les ceintures dans la voiture ni avec les casques de vélo”.

Tracy Callahan partage également ouvertement son histoire avec les autres afin de les pousser à protéger leur peau et apprendre à vivre “intelligemment avec le soleil”. “Je n’ai pas envie que d’autres personnes traversent ce que je traverse”, confie-t-elle. “Je suis en vie et chanceuse, mais c’est vraiment casse-c…, bref vous comprenez. J’espère que certaines personnes entendront mon appel et se diront ‘je devrais consulter’. Ça pourrait sauver la vie de quelqu’un”.

Elle précise : “Tous les jours, je regarde dans le miroir et j’ai cette énorme cicatrice qui me regarde elle aussi. Ça n’était pas le cas au départ, mais elle me rappelle maintenant à quel point j’ai de la chance”.

Rachel Grumman Bender