Cannes 2024 : l’émotion Rasoulof, le choc Hazanavicius, la beauté Kapadia

Il était de bon ton sur la Croisette de dénigrer le niveau de la compétition de ce 77e Festival de Cannes. Aucune Palme ne se dessinait, même si « Emilia Perez » et « Anora » tenaient la corde parmi les différents critiques. Et puis, coup sur coup, trois films ont rebattu les cartes.

Le plus attendu était sans doute « The Seed of the Sacred Fig » de Mohammad Rasoulouf. Condamné à une lourde peine de prison et contraint à l’exil en Europe, le cinéaste iranien était bien sur le tapis rouge, vendredi, pour recevoir l’ovation du monde du cinéma. S’il obtenait la Palme d’or des mains de Greta Gerwig, samedi, ce serait doublement mérité : déjà pour son courage de s’opposer avec sa caméra aux Mollah, ensuite pour la qualité de son film, qui, sur près de trois heures sous tension, enregistre la révolution des consciences menée par les femmes, mêlant fiction et vidéos clandestines. Si le récit faiblit un peu dans son deuxième tiers, quand le cinéaste applique la règle du fusil de Tchekhov au contexte iranien, le dénouement serre le cœur, fait lever le poing et confirme que Rasoulof est un immense cinéaste.

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