Ce régime permettrait de soulager les raideurs et les douleurs articulaires

Les personnes qui souffrent de maladies chroniques recherchent souvent des alternatives pour se soigner, tout comme les patients atteintsd’arthrite rhumatoïde. Certaines personnes sont même persuadées qu’un régime anti-inflammatoire est capable de soulager les symptômes de cette maladie auto-immune.

L’arthrite rhumatoïdeentraîne des douleurs, des gonflements, des raideurs et des dysfonctionnements articulaires, d’après la U.S. National Library of Medicine. Il s’agit d’une maladie différente de l’arthrite plus courante dont souffrent de nombreuses personnes en vieillissant.En effet, dans le cas del’arthrite rhumatoïde, le système immunitaire s’attaque aux tissus du corps.

Qu’est-ce qu’un régime anti-inflammatoire ?

Ces régimes sont supposés combattre l’inflammation dans le corps et pourraient être efficaces, confie à Yahoo Lifestyle Alissa Rumsey, diététicienne et thérapeute en nutrition basée à New York. “L’inflammation chronique de faible niveauest associée à de nombreuses maladies, dont le diabète de type 2, les allergies, les maladies auto-immunes, les maladies cardiaques, le cancer et les AVC”, confie-t-elle. “Le régime alimentaire, l’exercice, le stress et le tabac contribuent tous à l’inflammation chronique”.

Cependant, les régimes anti-inflammatoires peuvent prendre de nombreuses formes, même si les restrictionsalimentaires sont souvent similaires. “Nous réagissons tous différemment en fonction des différents aliments et produits chimiques”, confie à Yahoo LifestyleSonya Angelone, diététicienne certifiée et porte-parole de l’Académie de Nutrition et de Diététique. “Un aliment qui entraîne des inflammations chez une personne peut ne poser aucun problème chez une autre”.

Mais, en général, “un régime qui inclut beaucoup de légumes, de fruits, de céréales complètes, d’omégas 3 et d’antioxydants permet de mieux protéger le corps contre les inflammations”, confieA. Rumsey.

Comment ces régimes fonctionnent-ils ?

De manière générale, les régimes anti-inflammatoirespermettent de réduire l’inflammation du corps en éliminant les aliments à l’origine de l’inflammation, tout en privilégiant des aliments dotés de propriétés anti-inflammatoires. “Il est recommandé d’ajouter des aliments riches en antioxydantset capables de réduire l’inflammation, tout en limitant sa consommation d’huiles raffinées, de sucre et de gras trans”, confieS. Angelone.

Plus spécifiquement, “les omégas 3 réduisent la production demolécules pro-inflammatoiresdans le corps et stimulent la production de composés anti-inflammatoiresappelés eicosanoïdes”, confie A. Rumsey. Selon elle, les fruits et les légumes ont également des propriétés anti-inflammatoires, surtout les légumes à feuilles vertes, la patate douce, les baies et les cerises, ainsi que les tomates. Les céréales complètes représentent une bonne source de fibre, ce qui est également associé à des taux plus faibles de biomarqueurs inflammatoires dans le corps, toujours d’après A. Rumey.

Des recherches ont déjà été effectuées sur les régimes anti-inflammatoires. Un article de synthèse publiédans le journal Frontiers mentionne par exemple les aliments qui, d’après les scientifiques, permettent de ralentir la progression de l’arthrite rhumatoïde et limiter les symptômes. Cela inclut notamment les prunes séchées, les myrtilles, les grenades, les céréales complètes, les épices comme le gingembre et lecurcuma, et certaines huiles et thés. Les chercheurs ont confié que ces aliments offraient de nombreux bienfaits, commela réduction des cytokines inflammatoires (produits chimiques libérés par le système immunitaire à l’origine de symptômes de l’arthrite rhumatoïde), des douleurs et des raideurs articulaires et du stress oxydatif, permettant ainsi au corps de lutter plus efficacement contre les produits chimiques néfastes.

Le protocole auto-immune (AIP) est un autre régime adopté par certains patients atteints d’arthrite rhumatoïdeet d’autres maladies auto–immunes. Il s’agit d’une extension du régime paléo dont la priorité est également de réduire l’inflammation. L’AIP consiste d’abord à éliminer certains groupes alimentaires de son alimentation, comme les céréales, les légumineuses, les légumes de la famille des Solanacées (comme les tomates et les aubergines), les produits laitiers, les œufs, le café, l’alcool, les noix et les grains, les sucres raffinés/traités, les huiles et lesadditifs alimentaires, d’après une étude de 2017 réalisée sur ce régime.

Il invite également les adeptes à consommer et préparer davantage d’aliments frais et riches en nutriments, des bouillons d’oset des aliments fermentés, tout en les encourageant à mieux dormir, limiter le stress et s’exercer régulièrement. Suite à la phase d’élimination, les adeptes doivent ensuite maintenir un régime similaire un certain temps avant de progressivement réintégrer les groupes alimentaires par phases afin de déterminer si l’un d’eux est à l’origine des symptômes.

L’arthrite rhumatoïde entraîne l’inflammationdu corps, et un régime anti-inflammatoire semble donc être une option de traitement intéressante. Cependant, les médecins continuent de penser qu’un tel régime ne devrait pas remplacer les traitements traditionnels.

“C’est un sujet délicat à étudier, et aucune donnée clinique ne nous permet de savoir si cela fonctionne”, confie à Yahoo Lifestyle l’expert de l’arthrite Joshua Baker, docteur en médecineet professeur adjoint en médecine à l’hôpitalde l’université de Pennsylvanie. “Ce que nous savons, c’est que les patients atteints d’arthriterhumatoïdesignalent une corrélation entre leur alimentation et leurs symptômes, ce qui semble confirmer l’existence d’un lien.Certaines données semblent également confirmer que l’alimentation a un impact sur le sytème immunitaire. Cependant, il est difficile de prédire l’approche diététique idéale dans le cas de l’arthrite”.

Certaines preuves anecdotiques semblent confirmer que les régimes anti-inflammatoires sont utiles. “Certains de mes patients m’ont confié que ce type de régimes les aidaient”, confie à Yahoo Lifestyle Orrin Troum, docteur en médecine etrhumatologue au Providence Saint John’s Health Center à Santa Monica en Californie, précisant que cela inclut des patients qui suivent le protocole AIP. Mais, certains régimes, notamment l’AIP, “sont très restrictifs, et peude documentationsprouvent vraiment leur efficacité”, précise O. Troum.

Lorsque mes patients me confient vouloir tenter un régime anti-inflammatoire, “j’ai tendance à ne pas les décourager”, confieJ. Baker. “Cependant, je n’ai pas l’habitude de donner des conseils diététiques. Je pense que les effets risquent d’être limités (s’il y en a) et je ne souhaite pas détourner l’attention des médicaments qui sont disponibles et ont des bienfaits prouvés”.

Joshua Baker et Orrin Troum sont d’accord pour dire qu’ils ne recommanderaient pas un régime seul pour soigner l’arthrite rhumatoïde. “L’arthrite rhumatoïde est parfois tellement agressive que certains dégâts peuvent être irréversibles en l’espace de seulement quelques semaines, si la situation n’est pas contrôlée rapidement”, confie O. Troum. “Jerecommande à mes patients d’essayer d’éviter les sucres raffinéset les viandes grasses, et de prendre des médicaments approuvés contre l’arthrite rhumatoïde”.

Joshua Baker est d’accord : “Je pense que l’alimentation peut être une thérapiecomplémentaireutile, mais je ne suis pas certain qu’elle puisse remplacer efficacement les autres soins”.

Korin Miller