Ces étudiantes utilisent Snapchat afin de discuter librement d’agressions sexuelles

Des filtres ont permis de protéger l’anonymat des participantes sur internet [Photo : SWNS]
Des filtres ont permis de protéger l’anonymat des participantes sur internet [Photo : SWNS]

Snapchat est une appli généralement réputée pour ses filtres colorés (et parfois franchement bizarres) et utilisée pour partager des moments vidéos rigolos éphémères avec ses amis.

Cependant, un groupe de jeunes femmes a décidé de l’utiliser pour une raison ‘légèrement’ différente ; parler librement de leurs agressions sexuelles.

Les femmes de l’université de Bristol, toutes déjà victimes d’agressions sexuelles ou d’événements similaires, ont profité de l’appli pour évoquer leurs expériences en créant une collection de vidéos honnêtes.

La campagne #RevoltAgainstSexualAssault a invité 10 étudiantes volontaires à enregistrer des clips en train de discuter sur l’appli, utilisant des filtres afin de préserver leur anonymat et recouvrir leur visage d’émojis.

Les étudiantes de Bristol se servent de @Snapchat dans le cadre de leur #RevoltAgainstSexualAssault (révolte contre les agressions sexuelles). Découvrez notre campagne et regardez la version intégrale :

L’une a confié avoir été violée à trois reprises depuis qu’elle a commencé ses études à l’université, expliquant « qu’il s’agissait à chaque fois de quelqu’un qu’elle connaissait, appréciait ou aimait ».

Une autre, qui a filmé la vidéo avec un nuage sur le visage, a confié avoir été attaquée par un « ami saoul » avec qui elle était rentrée à la maison : « Il m’a dit qu’il ne s’agissait pas de viol – ‘Tu en as envie’ », se souvient-elle.

Hannah Price, étudiante de dernière année en mathématiques, chef du projet et rédactrice en ligne chez Epigram (le journal étudiant indépendant de l’université), a diffusé les vidéos sur l’appli pendant 24 heures en mars.

Elle a confié que l’utilisation de filtres et la popularité de Snapchat auprès des étudiants donnaient aux femmes la confiance nécessaire pour s’exprimer, et qu’elle espérait que la génération Y y serait sensible :

La violence sexuelle est un problème de taille au Royaume-Uni ces temps-ci [Photo : SWNS]
La violence sexuelle est un problème de taille au Royaume-Uni ces temps-ci [Photo : SWNS]

« Les réseaux sociaux sont innés chez la génération Y », confie Hannah.

« Snapchat est une plateforme que nous orientons ».

« Les médias et les entreprises ont déjà tenté de trouver des manières d’utiliser ce phénomène associé aux selfies, pendant que nous apprenions à maîtriser les filtres ».

« Mais, et si nous pouvions utiliser l’appli pour évoquer des problèmes plus sérieux et ainsi sensibiliser les autres ? ».

Les Snapchats ont été partagés pendant 24 heures [Photo : SWNS]
Les Snapchats ont été partagés pendant 24 heures [Photo : SWNS]

Elle confie que des victimes de viol en Inde ont déjà utilisé Snapchat pour des raisons similaires, racontant ainsi leurs histoires sans enfreindre la loi locale.

« L’appli leur a permis de transmettre des émotions à l’état pur de manière incroyable, tout en gardant l’anonymat », a-t-elle ajouté.

« Cela m’a poussé à réfléchir à la manière dont nous, la génération qui a largement contribué au succès de Snapchat, pouvions utiliser une approche innovante similaire afin de mettre en lumière et donner un visage aux agressions sexuelles sur le campus.

« Et c’est précisément ce que j’ai tenté de faire à travers la campagne #RevoltAgainstSexualAssault campaign ».

Alice Sholl

Yahoo Style UK