"C'était pour moi le truc le plus lourd" : Imany se confie sur l'impact de l'endométriose sur sa vie privée

RUST, GERMANY - APRIL 07: Imany performs during the Radio Regenbogen Award 2017 at Europapark on April 7, 2017 in Rust, Germany. (Photo by Simon Hofmann/Getty Images)

Invitée dans l'émission "Ça commence aujourd'hui", le mercredi 15 décembre 2021, la chanteuse Imany s'est confiée sur son endométriose et la plus grosse difficulté qu'elle a eue à affronter dans la maladie.

Une à deux Françaises sur dix en souffre, pourtant l’endométriose reste encore sans traitement. Pour lever le voile sur le ce tabou et aider les femmes atteintes de ce trouble, Imany prend la parole pour parler de la maladie. À l’instar de Laëtitia Milot, Enora Malgré ou encore l’actrice américaine Daisy Ridley, la chanteuse de 42 ans se livre sur son combat contre ce fléau handicapant au quotidien et première cause d’infertilité en France. Invitée sur le plateau de "Ça commence aujourd’hui", le mercredi 15 décembre 2021, celle qui est maman de deux enfants est revenue sur son refus d’avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA). "Je ne me sentais pas capable de faire les piqûres d’hormones, les prises de sang… Tout cet ascenseur émotionnel je trouvais que ça n’en valait pas la peine, je ne m'en sentais pas capable, je préférais faire le travail psychologique, d’accepter ma situation telle qu’elle est. (...) C’est pas renoncer, c’est accepter".

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Persuadée qu'elle n'aurait peut-être jamais d'enfant, l'interprète de "Don't be so shy" a confié sa "plus grosse difficulté" avec la maladie. "Assez tôt quand j'ai compris que ça allait faire partie de ma vie, je l'ai toujours dit. La plus grosse difficulté, c'est quand tu commences à être avec une personne et que c'est sérieux tu dis : 'Ok, sache qu'avec moi tu n'auras peut-être pas d'enfants'. Ça, c'est le truc qui plombe tout de suite, mais qu'il faut dire (...) C'était pour moi le truc le plus lourd, pas tellement la douleur parce que j'avais appris à vivre avec". C’est finalement quand elle décide d’ "accepter (son) destin tel qu’il était écrit" qu’elle tombe enceinte. "Mais peut-être un mois après quoi, même pas", a précisé la marraine de l'association Endomind à Faustine Bollaert. Une grossesse qui l’a aidée à se sentir "libérée en tant que femme" : "J’étais très contente, j’étais très soulagée, c’était un problème en moins". Si elle n'a pas eu "de problème de fertilité" puisque "j’ai réussi à avoir des enfants", elle a rappelé que "60% des femmes qui sont atteintes d’endométriose auront de graves difficultés, voire n’auront pas d’enfants. J’ai de la chance".

L'endométriose, une "injustice" pour les femmes

Ce n’est pas la première fois que la chanteuse dénonce cette "injustice" que vivent les deux à quatre millions françaises atteintes d’endométriose, selon Endomind. Déplorant que la recherche avance "à pas de bébé", elle a déploré auprès de MagicMaman : "Les gens pensent que l'endométriose est une maladie imaginaire, que les douleurs viennent de la tête. C’est une véritable injustice. Certaines femmes ont perdu leur travail comme ça ! Parce que l'endométriose n'est pas reconnue comme une maladie, car on ne vous fournit pas d'arrêt de travail les jours de règle. On est jugée par nos collègues, notre famille qui ne comprennent pas". Avant d’ajouter : "On se heurte à l’incompréhension des gens. Il n'y pas d'études sur l'endométriose, sur les facteurs environnementaux. Ce n'est comme un déni de la maladie".

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Le long diagnostique de l'endométriose

Des symptômes qu’elle a elle-mêmes vécus : "Chez moi, l'endométriose a été diagnostiquée à l'âge de 23 ans, en vacances, à Tahiti. En pleine crise, j'ai consulté un médecin sur place qui a su reconnaître la maladie. J’ai eu de la chance. Avant, on ne m'avait jamais parlé de la maladie. Ado, j'avais de fortes douleurs pendant mes règles, des douleurs plus fortes que les autres filles. On me donnait la pilule, des antalgiques, une p’tite tape sur l’épaule et puis c’est tout. On dit qu'il faut sept ans en moyenne entre l'apparition des premiers symptômes et le diagnostic. C’était assez juste dans mon cas". Et d’asséner : "Sept ans, c’est long". Pour lutter contre ses symptômes, "je serre les dents, je prends sur moi et je me gave de cachets". Et si elle arrive à "rester opérationnelle", cela n'a pas toujours été le cas. "Les symptômes ne sont pas toujours les mêmes, ils diffèrent sur la période. Parfois, mon état s’améliore, parfois il empire… Il y autant de cas et de symptômes que de femmes différentes". Pour tenter de venir à bout de cette maladie, elle assure : "L'information est la première étape. Pour construire un pont, il faut bien une première brique".

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