La chronique de Julien Blanc-Gras : « Comment le papa supporte les goûts musicaux de l'Enfant »

Julien Blanc-Gras, papa et auteur de “Comme à la guerre” (éd. Stock), nous livre sa chronique acérée. Aujourd'hui, il nous raconte comment il supporte les goûts musicaux de son enfant...

Il y a quelques années, j’ai consacré cette chronique à l’éveil musical de mon fils. À l’époque, il était question de “Cerf, ouvre-moi” et de “Yellow submarine”.

Depuis, l’Enfant a beaucoup beaucoup beaucoup écouté le titre de la victoire de l’équipe de France de foot, “Ramenez la coupe à la maison” de Vegedream, un morceau qui fait saigner mes oreilles mais ravit l’Enfant. C’est la chanson la plus écoutée sur mon profil Spotify en 2018. Et aussi en 2019 et 2020. Le calvaire fut interminable.

Ensuite, il y a eu la période Soprano. Je ne suis pas fan, car j’ai plus de 12 ans, mais je tolère. C’est du rap de gentil, véhiculant des valeurs positives et de la bonne humeur. Hélas, l’Enfant grandit trop vite. Il a désormais 8 ans et demi, il est entré en CE2 et ses penchants personnels sont nourris par les discussions de cour de récré. Ce qui l’expose à des artistes moins recommandables.

Récemment, je l’ai vu prendre une feuille et un stylo de manière spontanée. Joie du père : l’Enfant est créatif, il écrit une histoire pour se distraire, son avenir littéraire est tracé, il obtiendra vite le prix Goncourt, emplissant ses parents d’une fierté sans limites. Je jette un coup d’œil à son chef-d’œuvre. Il a en fait écrit un rap, dont le titre est « Je te kill directe ». Propos agressif, orthographe approximative,...

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