Cinéma : « Acide », pluies brûlantes pour thriller climatique

Guillaume Canet, Patience Munchenbach et Laetitia Dosch, dans « Acide ». - Credit:
Guillaume Canet, Patience Munchenbach et Laetitia Dosch, dans « Acide ». - Credit:

Dans La Nuée (2020), Just Philippot lâchait sur un coin du Sud-Ouest une horde de sauterelles carnivores, particulièrement voraces et meurtrières. Dans Acide, son second long-métrage, le réalisateur imagine une France terrassée par d'implacables pluies corrosives. Une famille en plein délitement tente de fuir, comme tout le monde, alors que le phénomène détruit la nature, les hommes, les habitations… Noir c'est noir : plus spectaculaire et maîtrisé que La Nuée,Acide est une œuvre de son temps, un creuset d'angoisses modernes dans lequel Just Philippot, qui a écrit le script avec Yacine Badday, fait fusionner avec la foi d'un apôtre les grandes peurs qu'inspirent un climat devenu fou et une société socialement au bord de l'éclatement. Dans les scènes de clash comme dans celles de foules en panique sous les averses brûlantes (une séquence terrifiante sur un pont suspendu n'est pas loin d'évoquer La Guerre des mondes de Spielberg), ce film sous haute tension excelle et va forcément marquer cette rentrée 2023. Produit pour environ 9 millions d'euros (trois fois plus que La Nuée), distribué par Pathé, Acide dévoile un Guillaume Canet méconnaissable en leader syndical violent, qui fait le coup de poing contre sa direction lors d'un prologue filmé au smartphone et d'une intimidante brutalité. Séparé de son épouse (Laetitia Dosch), il sera bientôt contraint de prendre la route avec elle pour sauver leur fille de 15 ans (Patience Munchenbach), alors que le désastre [...] Lire la suite