En corps heureux : « J'ai peu à peu renoncé à mon moi fantasmé »

Tous les quinze jours, un témoin nous raconte sa relation avec son corps. Son rapport à la douleur, aux regards, à la nudité et au plaisir, l’histoire de son poids et celle de sa peau. Institutrice en maternelle, Églantine, 35 ans, inaugure ce nouveau rendez-vous.

J’ai longtemps gardé un corps menu - peu de hanches, des petits seins. Ma première grossesse a bouleversé mon corps et l’image que j’en avais. Enceinte de ma fille, j’ai pris vingt kilos. Ça n’a pas été un sujet : j’étais affamée alors je mangeais à ma faim, j’étais ronde et lourde mais j’étais habitée. Après avoir accouché, j’étais heureuse de me retrouver enfin seule dans ma peau mais je ne la reconnaissais pas. Mes rondeurs n’avaient soudain plus de sens. J’ai quand même accepté le changement, vendu les jeans trop petits en pensant que ça passerait… Puis je suis tombée enceinte de mon fils - Mia venait de fêter ses 1 an. Cette grossesse-là est passée vite : j’avais un enfant en bas âge, je travaillais et j’avais repris des études. Mon corps fonctionnait bien puisqu’il fabriquait, sans que j’y prête attention, un enfant. Quand mon fils est né, puis les mois qui ont suivi, je crois avoir été avalée puis mâchée avant d’être recrachée.

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LE CORPS D’AVANT

Pendant des mois, j’étais épuisée, sans cesse sollicitée. Je n’avais ni le temps ni l’espace mental pour soigner mon corps, il est devenu le cadet de mes soucis. Je culpabilisais vaguement de ne pas retrouver « mon corps d’avant » mais, quand j’avais envie de me faire plaisir, je mangeais quelque chose de bon, de doux, de sucré souvent. Pour prendre...

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