Cosmétiques bio ou naturels, vraiment différents ?

Faisant suite à divers scandale sur des composants qui seraient néfastes pour l’organisme (parabens, aluminium…) les consommateurs ont eu envie de produits plus sains, et plus surs. Le boom de la cosmétique bio a suivi ce tournant mais semble stabilisé aujourd’hui, et peut être même en train de s’essouffler. Entre temps, de nombreuses marques ont fait le choix de se positionner comme « naturelles » et affichent même des ingrédients bio. Mais alors, quelle est la différence ? Parfois, il y en a très peu. Explication.

Pour être estampillé « bio » un produit doit répondre à une charte mise au point par de labels, tester les formules et prouver leur composition : un processus qui coûte cher et que toutes les marques n’ont pas envie ou les moyens de s’offrir : certaines se restreignent d’elles même.

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La plupart des labels (Cosmebio, Ecocert) demandent en effet qu’un minimum de 95% des ingrédients soient issus de l’agriculture biologique et naturels, et la charte bannie certains ingrédients comme des conservateurs ou des ingrédients chimiques néfastes pour la planète type sillicone, parfums de synthèse ou huile minérales, dérivées de la pétrochimie. Mais 5% des ingrédients peuvent donc être chimiques.

Face à eux, de nombreuses marques se sont positionnées comme « naturelles » en misant sur des extraits végétaux, des huiles essentielles et des ingrédients bio, tout en excluant les vilains ingrédients qui font peur (paraben, silicones) comme la marque de maquillage et soins Une Natural Beauty. Et pourraient parfois presque répondre à la charte bio sans en avoir fait la demande…

Un exemple concret est celui de la marque anglaise Lush très impliquée dans la défense de la cause animale basée sur un concept unique : une confection à la main et l’utilisation d’ingrédients frais 100% végétariens tels des fruits et légumes biologiques ainsi que des herbes, des fleurs et des huiles essentielles. 62% des produits Lush sont « auto-conservés » : ils utilisent en effet des conservateurs naturels tels que le beurre de mangue, le sel, les argiles ou encore le miel. Les quelques ingrédients synthétiques sont ceux qui ont donné la preuve de leur innocuité et sont utilisés à minima, quand ils sont vraiment indispensables à la composition.

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Du coup, les produits prennent parfois des formes surprenantes comme les shampoings, protection solaire ou du dentifrice solides permettant de se passer d’ingrédients chimique pour assurer leur stabilité s’ils avaient été liquides. En bonus, à côté des savons proposés à la coupe dans les boutiques, les soins sont vendus dans des pots entièrement recyclés et l’entreprise combat le suremballage en développant des produits qui vendus « nus » : sans aucun emballage. Et pour ne rien gâcher, Lush est investie dans une politique stricte contre les tests sur les animaux (les produits adaptés aux végétariens et aux vegans sont clairement identifiés) et dirige un département complet dédié aux achats éthiques qui soutient les initiatives de commerce équitable et communautaires à travers le monde. Parfois le naturel peut être plus naturel que le bio comme de nombreux produits allemands qui ont un label garantissant leur naturalité (label BDIH ou Natrue) mais ne leur donnant pas le statut de bio en France comme Logona, Weleda ou Lavera mais qui vont parfois encore plus loin que ce que les chartes françaises demandent!

Au milieu, certaines marques historiques telles Yves Rocher ou The Body Shop sont aussi engagées dans des projets humanitaires et de protection de l’environnement, sans forcément proposer de produits bio mais des gammes axées sur le végétal et contenant moins de composants issus de la chimie que des marques de luxe ou de grande distribution.