EN IMAGES - Couples mythiques : Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, amour et création
Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm ont débuté et percé ensemble. Leur relation inspire sans cesse leurs collaborations, à commencer par La Guerre est déclarée, drame à travers lequel ils racontent le combat de leur fils Gabriel contre le cancer. Leur rupture est une nouvelle source de créativité pour la réalisatrice et actrice sur la comédie Notre Dame. À l’occasion du 48e anniversaire de la cinéaste, retour sur leur évolution, leur confiance mutuelle et leur complémentarité artistique.
"LA rencontre"
Interrogée par Purepeople en 2016, Valérie Donzelli assure qu’avec Jérémie Elkaïm, il s’agit de "LA rencontre, avec qui tout s’est déclenché". Révélés à des périodes similaires, ils jouent tous deux en 2000 dans le drame Presque rien de Sébastien Lifshitz, dans lequel l’acteur tient l’un des premiers rôles. Un an plus tard, la comédienne est la tête d’affiche de Martha… Martha de Sandrine Veysset. "C'est avec lui que j'ai fait mes enfants – du moins les deux premiers -, j'ai appris le cinéma avec lui, et c'est lui qui m'a dit que si je voulais faire l'actrice, il fallait que j'écrive des films", affirme la réalisatrice. Elle le dirige pour la première fois dans La Reine des pommes en 2010, puis dans La Guerre est déclarée, Main dans la main et Marguerite et Julien. Artistiquement, le couple évolue et s’impose ensemble dans le paysage du cinéma français.
"J’ai tout abandonné"
À son arrivée à Paris à l’âge de 19 ans, Valérie Donzelli suit des cours de théâtre et vend des macarons au sein d’une célèbre enseigne. Au cours d’un entretien pour Les Inrockuptibles réalisé en 2011, la cinéaste revient sur cette "période pas très glorieuse", chamboulée par l’arrivée de Jérémie Elkaïm dans son quotidien. "Je me retrouvais dans ce cours de théâtre, avec des élèves super prétentieux, une atmosphère de rivalité horrible où tout le monde commente les exercices que tu fais... Pour vivre, je vendais des gâteaux chez Ladurée. C'est à ce moment que j'ai rencontré Jérémie dans une fête. Il m'a dit 'Tu veux devenir comédienne ? Mais pourquoi tu vends des macarons ? Et qu'est-ce que tu fous au conservatoire ? Ça sert à rien...' Alors j'ai tout abandonné", se remémore-t-elle.
Une confiance totale
Interviewé par Les Inrockuptibles en 2011, Jérémie Elkaïm assure qu’il n’a "jamais douté que Valérie [Donzelli] puisse devenir une bonne cinéaste". Pour étayer cette pensée, le comédien se livre avec tendresse sur la personnalité de sa compagne : "D'abord parce qu'elle cuisine bien. Il y a trois merdes dans le frigo et elle en fait un plat super. Quand elle prend une recette, elle est incapable de la suivre, elle invente, mais c'est toujours bon. Avec les cartons de l'ordinateur, elle fait une jolie table basse. Elle customise tout".
Un combat mené à trois
Dans La Guerre est déclarée, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm forment un couple qui apprend que son enfant souffre d’un cancer. Une situation réellement vécue par les deux artistes avec leur fils Gabriel. "Entre 2003 et 2008, la maladie de leur fils les occupe quasiment à plein temps", relate Télérama en 2011, année de la sortie du film. Cette période transforme les parents, comme le raconte la réalisatrice aux Inrockuptibles durant la promotion de la comédie dramatique : "Le cancer de Gabriel a mis aussi la question de l'écriture en sommeil. Mais le combat contre sa maladie a complètement changé mon rapport au temps. J'ai cessé de m'angoisser sur le vieillissement, j'ai compris l'importance de savoir prendre le mal en patience, de devenir endurant".
Un long-métrage marquant
Interrogée par Version Femina en décembre 2019 pour la promotion de Notre Dame, Valérie Donzelli revient sur l’impact de La Guerre est déclarée auprès du public. Huit ans après la sortie du film, la comédienne et réalisatrice assure que "les gens [lui] demandent encore des nouvelles de Gabriel". "Il va très bien : à 18 ans, il étudie dans une école de cinéma et c’est le plus grand de mes trois enfants", précise-t-elle.
"La nécessité de filmer mon ventre"
Après la guérison de leur fils, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm se séparent une première fois durant la deuxième grossesse de la réalisatrice. Un moment de sa vie qui inspire là encore la cinéaste. "À la guérison de Gabriel, avec Jérémie, nous avons eu un autre enfant et nous nous sommes séparés. J'étais enceinte et j'ai ressenti fortement la nécessité de filmer mon ventre. Très vite, sans argent, avec la chef opératrice Céline Bozon, on a tourné un court-métrage, Il fait beau dans la plus belle ville du monde. Une productrice n'est intervenue qu'après, pour nous aider à finir", se souvient-elle auprès des Inrockuptibles en 2011.
"Différents" et "complémentaires"
En mai 2015, lorsqu’ils présentent Marguerite et Julien au Festival de Cannes, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm ne sont déjà plus ensemble. Néanmoins, lors de la conférence de presse du film, la complicité entre eux est toujours palpable. "J'ai confiance en lui, en son regard, son intelligence, ses goûts. Entre nous, c'est un peu comme en Bluetooth. Il pourrait finir des phrases que je commence…", assure la réalisatrice. Anaïs Demoustier, l’actrice principale du long-métrage, déclare quant à elle à propos de la relation entre la cinéaste et son comédien : "Quand on est acteur, c'est particulier de découvrir cette collaboration entre Jérémie et Valérie. J'ai trouvé magnifique de voir à quel point ils sont différents, complémentaires et se nourrissent l'un de l'autre dans le travail". À quand une prochaine collaboration ?
"Un tournage éprouvant"
Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm vivent des moments compliqués durant le tournage de Marguerite et Julien, histoire d’amour incestueuse qui sera froidement accueillie par le public et la critique. "J'ai vécu un tournage éprouvant. Je me suis sentie perdue", confie la réalisatrice, citée par L’Express, en 2015. Le comédien affirme quant à lui avoir pu s’appuyer sur sa partenaire de jeu, Anaïs Demoustier : "Elle incarnait la détermination de Marguerite, qui semble ne pas voir le danger, contrairement à Julien. C'est drôle, car ça symbolise notre rapport avec Valérie sur un plateau : elle avance sans craintes et j'essaye de rattraper les assiettes qui tombent !" L’actrice principale du drame déclare de son côté à propos de leurs rapports : "Il existe une sorte de gémellité frappante entre Jérémie et moi qui m'a tout de suite rassurée". En décembre 2015, au moment de la sortie du film, Anaïs Demoustier annonce attendre son premier enfant, fruit de son amour avec Jérémie Elkaïm. En avril 2016, elle révèle être devenue maman d’une petite fille.
Une rupture douloureuse et inspirante
Sa séparation avec Jérémie Elkaïm inspire Valérie Donzelli pour Notre Dame, comédie dans laquelle elle ne donne plus la réplique à son ex-compagnon mais à Pierre Deladonchamps et Thomas Scimeca. Ce dernier incarne un ex-mari qui revient s’installer chez l’héroïne qu’elle interprète, tandis que le premier prête ses traits à un amour de jeunesse qui resurgit. En expliquant à Gala que sa rupture lui a donné des idées pour ce film, la cinéaste revient sur les difficultés de cette période de sa vie. "Je pensais avoir un idéal d'union, affirme-t-elle. Je crois en l'amour envers et contre tout. En un truc un peu fou, quelque chose d'absolu." Elle ajoute : "Je pense que quand quelqu'un a vraiment compté, les ruptures sont à mettre au même niveau que le deuil. L'amour peut se transformer en haine. Dans mon cas, il s'agit davantage d'un blocage, d'une difficulté à mettre de la distance avec l'autre". Un blocage qu’elle aborde non sans dérision dans Notre Dame.
Une mère "très présente"
Lors d’un entretien accordé à Version Femina en décembre 2019, Valérie Donzelli se confie sur son rôle de mère. "Je suis très présente. Mes deux aînés sont en garde alternée avec leur père, Jérémie Elkaïm, et mon petit dernier, qui a 3 ans, vit avec son papa et moi, explique-t-elle. Mais je ne peux pas dire que je suis la même maman pour tous, car j’ai eu Gabriel très jeune et, aujourd’hui, nous sommes très complices. On parle beaucoup de cinéma ensemble. Rebecca, qui a 12 ans, me rend très fière, car c’est déjà une grande dame pour son âge. Quant à Gustave, le benjamin, c’est un enfant énergique et très drôle. Comme je les ai eus de manière espacée, j’ai pu profiter et me rendre disponible pour chacun d’eux."