EN IMAGES - Couples mythiques : Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, l’âge de raison

Durant dix ans, les deux comédiens ont vécu une belle histoire d’amour. Une idylle achevée depuis longtemps, sans que cela mette toutefois un terme à leur relation. Retour sur la vie d’un couple qui a survécu, à sa manière, à sa propre fin.

Cheveux en bataille et coup de foudre

C'est en 1993, sur le tournage de L'Irrésolu de Jean-Pierre Ronssin, que Sandrine Kiberlain rencontre Vincent Lindon pour la première fois. Tous deux ont alors quelqu’un dans leur vie – le comédien vit une romance très médiatisée avec Caroline de Monaco –, mais cela n’empêche pas celle dont la prestation dans Les Patriotes lui a valu une nomination aux César, de succomber au charme hirsute de son partenaire de jeu : "C'est drôle, pour tous les hommes qui ont compté, je suis tombée amoureuse au premier regard. Comme foudroyée. La première fois que j’ai vu Vincent, il est arrivé, les cheveux en bataille, en fumant une clope et je me suis dit : 'Ah merde'", confiera-t-elle des années plus tard à Vanity Fair.

"Cet homme sera le père de ton enfant"

Comme dans toutes les belles histoires d’amour, il se trouve que la réciproque est vraie. Ainsi le jeune homme se met-il à débarquer à l’improviste chez les parents de l’actrice, le dimanche à l’heure du déjeuner. Fantasque, débordant de vie, il séduit toute la famille. À commencer par la soeur de Sandrine Kiberlain, qui voit clair dans le jeu – bien réel – de l'artiste : "C’est ma sœur qui a compris. Elle m’a dit : 'Cet homme sera le père de ton enfant.'" C’est ce qu’on appelle avoir du flair…

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Mariage à l’aveugle

Cette première visite impromptue lors du déjeuner dominical sera le point de départ d’une idylle passionnée, qui durera plus de dix ans. Laquelle débouchera en 1998 sur un mariage pour le moins inattendu, dont Sandrine Kiberlain révèlera quelques détails surprenants dans une interview accordée à Elle en 2014. Cette dernière y explique avoir "accepté d'épouser un homme les yeux bandés"… Au sens propre : Vincent Lindon l’a en effet conduite jusqu’à la mairie sans lui dire où ils allaient, avant de lui retirer le foulard devant tous leurs proches. "Ce mariage, c'était de la folie, mais aussi de l’amour", conclut l’actrice. Et l’amour rend aveugle, c’est bien connu.

Maternité… Et coma

Déjà père d’un petit Marcel issu d’une précédente union, Vincent Lindon a la joie d’accueillir Suzanne le 13 avril 2000. Pour Sandrine Kiberlain, dont c’est le premier enfant, la joie est toutefois de courte durée : le lendemain de l’accouchement, elle est victime d’un accident cérébral qui la plonge dans un profond coma.

Une épreuve dont elle ne gardera aucune séquelle physique, mais qui la marquera néanmoins au fer rouge. "Cela a été une rupture nette, une prise de conscience, rembobinera-t-elle dans les colonnes de Madame Figaro en 2016. Avant, je crois que j’étais un peu flottante, je me laissais porter. J’ai longtemps été insouciante et très protégée. Puis les épreuves sont arrivées de manière très groupée et le réveil a été brusque."

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"D’un coup, vous rencontrez un homme qui vous donne confiance"

À son réveil toutefois, la jeune maman a pu compter sur son compagnon, dont elle expliquera des années plus tard à Madame Figaro l’influence décisive qu’il a eue sur sa vie : "Je n’ai pas eu quinze histoires d’amour, mais celle-ci a particulièrement compté puisqu’il est le père de ma fille. C’est, je crois, ma première histoire de jeune femme adulte et responsable. (…) Avant lui, je crois que j’étais assez passive et puis, d’un coup, vous rencontrez un homme qui vous donne confiance. Les histoires d’amour vous réveillent et vous transforment." Une mue progressive qui a notamment permis à la comédienne de passer un cap dans sa carrière, au point d’obtenir en 2013 le César de la Meilleure actrice pour 9 mois ferme.

La fin d’une histoire…

Contre toute attente, et en dépit de leur complicité aussi bien affective qu’artistique, Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon divorcent en 2008, après dix ans de mariage. Une rupture qui va beaucoup affecter l’actrice. "C’est peut-être pire qu’un deuil, confiera-t-elle en 2019 à Marie-Claire. Dans un deuil, on n’a pas le choix. On sait qu’on va tous y passer, on ne peut pas lutter. Alors qu’en amour, on a toujours l’espoir que ce n’est peut-être pas fini, qu’il va peut-être revenir... Et tant qu’il y a ce vague espoir, cela occupe trop le coeur, l’esprit, le corps, tout. Et puis la personne existe. Donc, elle vit sans vous. Donc, elle vit la joie, elle vit ce que vous avez vécu avec elle. C’est atroce." Malgré le chagrin, la jolie blonde parviendra finalement à rebondir. Grâce à sa fille, qui lui "a procuré une vraie force", mais aussi grâce à son partenaire. "J’étais forte aussi du lien que j’avais avec cet homme dont je savais qu’il allait perdurer. Je savais qu’on allait s’aimer autrement." L’avenir va lui donner raison.

… Le début d’une nouvelle

Achevée dans la vie, la relation entre les deux célébrités va en effet se poursuivre d’une manière différente, et notamment devant les caméras. Ainsi seront-ils associés dans plusieurs long-métrages, de Mademoiselle Chambon (2009) à Pour le meilleur et pour le pire (2021) du même réalisateur, Stéphane Brizé. Un parallélisme qui fera d’ailleurs sourire Sandrine Kiberlain, dans une interview accordée à Vanity Fair fin 2020 : "La dernière fois, on jouait un amour naissant. Cette fois, c'est une séparation... Je n'ai pas le sentiment de retrouver Vincent, car nous sommes toujours très proches. Je crois que nous sommes fiers de tourner ensemble, fiers, car nous admirons le travail de l'autre, fiers pour notre fille, aussi. Qu'elle puisse nous voir à l'écran dans différents films, je trouve ça beau."

20 ans, et Seize Printemps

C’est désormais au tour des deux acteurs de tourner leur regard vers le grand écran. Aujourd’hui âgée de 20 ans, leur fille Suzanne a en effet rejoint la "grande famille" du septième art français l’année dernière, en réalisant son premier long-métrage, Seize Printemps, l’histoire d’une adolescente de 16 ans amoureuse d’un homme plus âgé qu’elle. Une première incursion remarquée, qui a valu à la jeune réalisatrice d’être intégrée à la sélection officielle du Festival de Cannes en 2020, (malheureusement annulé à cause de la pandémie de Covid-19). Et dire que son papa ne voulait pas qu’elle fasse du cinéma…

"Président de la République, c'est mieux"

Interrogé au début des années 2000 par Gala, Vincent Lindon avait en effet expliqué ne pas vouloir que sa fille s’investisse dans le septième art : "J'essayerai de la faire changer d'avis. Pour ses enfants, on a envie de sécurité… Président de la République, c'est mieux, elle aura une voiture de fonction toute seule !" Pas vraiment un CDD comme les autres, cela dit.

Une famille toujours unie

En 2019, Sandrine Kiberlain, alors à l’affiche de Mon bébé – un film dans lequel elle incarne un rôle proche de la femme qu'elle est dans la vie – donnera à Télé Star quelques détails supplémentaires sur la nature de la relation qui l’unit désormais à son ex-mari : "Contrairement à l'histoire du film, le père est très présent. Je m'entends très bien avec lui. On forme toujours une famille intacte, même si on n'est plus amoureux", explique-t-elle en toute franchise. Une unité que Suzanne mettra en lumière le jour de ses 20 ans, en publiant sur Instagram une série de photos d’elle et ses parents. Le tout accompagné du commentaire suivant : "20 ans qu’on s’aime." Parvenir à se séparer sans se quitter n’est pas à la portée de tout le monde…