EN IMAGES - Couples mythiques : William Hurt et Sandrine Bonnaire, l’admiration réciproque
Lorsqu’ils se rencontrent en 1991 sur un tournage, Sandrine Bonnaire et William Hurt sont tous deux incontournables dans le paysage du septième art. La relation entre la comédienne française et l’acteur américain est marquée par la naissance d’une fille, Jeanne, et par la distance. Si leur séparation ne se fait pas sans douleur, le respect et l’admiration qu’ils se portent restent intacts. À l’occasion du 71e anniversaire du comédien ce samedi 20 mars, retour sur un amour qui a laissé place à une amitié et une collaboration artistique puissante.
Deux acteurs incontournables
Sandrine Bonnaire et William Hurt se rencontrent en 1991 sur le tournage du drame La Peste, adaptation du roman d’Albert Camus. La première, née dans l’Allier en 1967, est alors connue pour avoir tourné à plusieurs reprises sous la direction de Maurice Pialat, dans À nos amours pour lequel elle remporte le César du Meilleur espoir féminin, ainsi que dans Police et Sous le soleil de Satan. Son interprétation dans le drame Sans toit ni loi d’Agnès Varda lui vaut le César de la Meilleure actrice. Le second, qui voit le jour à Washington en 1950, est révélé par Au-delà du réel, ainsi que La Fièvre au corps et Les Copains d’abord. L’académie des Oscars et le Festival de Cannes lui décernent un prix de Meilleur acteur pour son rôle dans Le Baiser de la femme-araignée. De la relation entre ces deux comédiens naît une fille prénommée Jeanne, en 1994. William Hurt est déjà père de trois enfants : Alexander, né en 1983 de son union avec Sandra Jennings, Samuel et William, respectivement nés en 1989 et 1991 de son mariage avec Heidi Henderson.
"Je regarde partout"
En 1993, Sandrine Bonnaire fait déverser une demi-tonne de fumier devant les locaux du magazine Voici. La comédienne, en couple avec William Hurt, souhaite alors pousser un coup de gueule contre les paparazzis. Deux ans plus tard, l’actrice revient sur son geste pour l’émission Envoyé Spécial, expliquant avoir mal vécu des séances photo imprévues : "La première fois était à San Francisco, j’attendais mon ami à la sortie du théâtre. La deuxième fois était dans un supermarché, enceinte de pratiquement neuf mois, en train de choisir des yaourts. Maintenant, quand je vais dans mon supermarché, je regarde partout s’il n’y a pas quelqu’un avec un appareil".
Une distance et "un sentiment de manque"
Dans son autobiographie intitulée Le Soleil me trace la route : conversations avec Tiffy Morgue et Jean-Yves Gaillac parue en 2010, Sandrine Bonnaire se remémore un souvenir tendre mais douloureux de sa relation avec William Hurt. Interrogée par le magazine Psychologies, l’actrice et réalisatrice raconte s’être sentie "fragilisée" en retrouvant "un vieux carnet" dans lequel elle lui écrivait. À cette période, elle est en France et lui se trouve aux États-Unis. "Je me suis revue dans ma chambre, en train d’écrire sur ces pages aujourd’hui jaunies, je me suis retrouvée dans ce sentiment de manque, poursuit-elle. Et puis ce rendez-vous que je lui propose, en fin de lettre, pour nous rejoindre pendant notre sommeil : un rendez-vous près d’un arbre que je visualise soudain… et dont je me rends compte que c’est celui auprès duquel mon père m’avait emmenée, enfant, pour pêcher. Je l’avais presque oublié, ce moment de ma vie…"
"Je suis fière de ce mec"
Sandrine Bonnaire explique dans son autobiographie avoir eu recours à l’hypnothérapie, à la suite de sa séparation avec William Hurt en 1997. "C’était surtout un travail corporel. J’y suis allée pour récupérer mon corps. J’avais beaucoup maigri, je n’avais plus d’appétit, j’étais très faible. Il fallait que je trouve un moyen de me rebooster", confie-t-elle au magazine Psychologies en 2010. La comédienne affirme également avoir gardé de "très bonnes relations" avec le père de son aînée. "Ce qui est génial, c’est de pouvoir se dire : 'Je suis fière de ce mec, même si la relation de couple s’est arrêtée, j’ai eu raison de l’aimer et d’avoir un enfant avec lui'. C’est rassurant de voir que l’on a fait les bons choix, que l’on ne s’est pas trompé", ajoute-t-elle.
"Je continue à aimer les hommes de ma vie"
Interrogée par Paris Match au côté de sa fille Jeanne en octobre 2019, Sandrine Bonnaire révèle être restée en très bons termes avec les pères de ses deux enfants, William Hurt et le scénariste Guillaume Laurant, papa de sa cadette Adèle. "Je continue à aimer les hommes de ma vie", confie-t-elle. Lorsqu’il se rend à Paris, l’acteur américain dort chez la comédienne. "Récemment, j'ai même organisé un dîner avec le papa d'Adèle et celui de Jeanne. La soirée s'est merveilleusement passée", ajoute-t-elle.
Retrouvailles au cinéma
Après le documentaire Elle s’appelle Sabine, Sandrine Bonnaire signe en 2012 son premier long-métrage de fiction, J’enrage de son absence. Pour le premier rôle masculin de ce drame, celui d’un homme qui ressurgit dans la vie de son ex-compagne et développe un attachement obsessionnel pour son fils né d’une autre union, la réalisatrice fait appel à William Hurt. "Quand j’ai commencé à écrire, je voulais que ce soit lui, explique-t-elle au micro d’Allociné. Je voulais que ce soit lui parce que je ne connais pas d’acteur aussi doué que lui. Il y en a, bien sûr, mais lui m’émeut terriblement. J’avais envie de rendre hommage à son talent." De son côté, le comédien est ravi d’avoir pu faire partie de cette aventure : "Je suis fier de ce film, comme je ne l’ai jamais encore été".
"Ça aurait pu être la merde"
Durant la promotion de J’enrage de son absence, Alexandra Lamy et Augustin Legrand, partenaires à l’écran de William Hurt, reviennent sur la complicité entre Sandrine Bonnaire et l’acteur. La première a été marquée par sa rencontre avec la cinéaste et le comédien. "La première rencontre avant de tourner qu’on a eue, avec Sandrine Bonnaire et William Hurt, c’était un moment très fort parce qu’on s’est rencontrés au restaurant, elle avait besoin de voir si ça marchait aussi nous deux. Je savais que pour elle c’était important, elle avait très envie de travailler avec William, elle avait très envie de travailler avec moi. Il y a eu beaucoup d’émotions à ce dîner. C’est une grande sensible Sandrine. (…) Quand elle nous a vus tous les deux, elle nous a pris, elle nous a embrassés, elle a pleuré, elle était très émue", déclare-t-elle au micro d’Allociné. Le second ajoute : "Avec William, il y avait ce passif. (…) Ça aurait pu être la merde grave, parce que le sujet est compliqué, William est Américain donc parler français… Il n’y a pas beaucoup de fric. Ça peut vite être casse-gueule. Toute cette tension-là qu’on pouvait sentir un peu, même dans le rapport pour lui de se faire diriger par elle, tout ça, ils ont eu l’intelligence de l’utiliser. (…) Il n’y a jamais eu de clash". L’acteur américain affirme à ce propos qu’entre lui et son ex-femme, il y a "beaucoup de respect mais en même temps beaucoup d’humour". "On rigole tout le temps. Sandrine a un grand respect pour la vie et pour l’opportunité de la vie", conclut-il.
Mère et confidente
Sandrine Bonnaire entretient une relation fusionnelle avec sa fille Jeanne, sur laquelle elles reviennent auprès de Paris Match en octobre 2019. "Déjà, quand j'étais bébé, maman m'emmenait partout dans un couffin", assure la jeune femme. "J'aime pouvoir prendre un verre ou un café avec ma mère quand je veux, tout lui raconter. Quand j'ai de la peine, c'est à elle que je me confie en premier. En cas de chagrin d'amour, c'est dans son lit que je viens me réfugier. Je sens que je ne vais pas tarder à revenir dans le coin !", ajoute-t-elle avec tendresse. Émerveillée, sa mère répond : "Voici une bonne nouvelle, parce que moi, je suis en manque de toi !"
Un témoignage glaçant
Invitée sur le plateau de C à vous en novembre 2019, Sandrine Bonnaire revient sur les violences conjugales qu’elle a subies. Des faits qui remontent à vingt ans et qui ont laissé chez la comédienne, étranglée et rouée de coups par son compagnon de l’époque, de terribles séquelles. "J'ai craché comme d'avoir du gravier dans la bouche, j'ai craché plein de morceaux de dents. J'avais la langue en lambeaux", déclare-t-elle. Ayant les os du visage brisés, l’actrice dû faire de la chirurgie reconstructrice ainsi que de la rééducation, et a dépensé 35 000 euros en soins dentaires. Face à l’équipe d’Anne-Elisabeth Lemoine, la réalisatrice raconte comment elle a abordé le sujet avec sa fille Jeanne : "Elle va avoir 26 ans bientôt. Hier, on a longuement parlé... Ma fille était là (au moment des faits, ndlr). Heureusement, elle dormait". "La petite était dans le bain, elle avait sept ans à l'époque. Je suis revenue avec le visage complètement déformé. J'ai vu Jeanne qui m'a regardée et qui a eu peur, poursuit-elle, expliquant ensuite lui avoir caché la vérité. Je lui ai fait croire que j'étais tombée dans l'escalier, je ne voulais pas salir l'image de cet homme." Elle conclut avec émotion : "Elle parle encore de ce visage qui l'a complètement traumatisée. Elle m'a parlé aussi du rejet qu'elle avait pour moi. Elle ne se laissait plus embrasser parce qu'elle avait peur parce que j'avais la bouche complètement attachée (...) Hier soir, on a parlé de tout ça et c'était très émouvant". Son agresseur a été condamné à deux ans de prison avec sursis et une amende.
VIDÉO : Sandrine Bonnaire victime de violences conjugales : ses confidences glaçantes :
"Je ne suis pas faite pour la vie à deux"
Interrogée par L’Express en 2015, Sandrine Bonnaire assure qu’elle savoure son célibat et admet : "Il faut vraiment que le type soit extraordinaire pour que je tombe follement amoureuse ! Sincèrement, je n'ai plus envie de partager la vie d'un homme. Je ne supporte pas de voir quelqu'un tous les jours. Je ne suis pas faite pour la vie à deux". Néanmoins, depuis 2018, la comédienne est en couple avec le trompettiste Erik Truffaz, duquel elle se dit "très amoureuse" en mai 2020 dans une vidéo pour Brut.
VIDÉO : Sandrine Bonnaire présente son nouveau compagnon :