Le développement personnel cède la place au collectif : comment prendre soin de soi en se connectant aux autres
Le développement personnel n'a plus la cote. Prendre soin de soi, c'est d'abord prendre soin des autres, mais aussi reconnaître que l'on a besoin d'eux. Place à la force du collectif.
Dès qu'elle évoque le cercle d'entrepreneuses auquel elle participe tous les quinze jours, Julie a les yeux qui irradient d'enthousiasme. « Le but de ce groupe est d'échanger sur nos méthodes de travail. Concrètement, nous sommes douze femmes, installées en cercle, afin que la parole circule plus librement. Chacune a le même temps, personne n'interrompt celle qui parle, et il y a tous les métiers : architecte, pâtissière, chorégraphe, coiffeuse… », détaille cette avocate indépendante de 37 ans, avant de s'enflammer : « C'est tellement précieux d'avoir un lieu où partager ses peurs et ses diffcultés, dans une écoute sans jugement ! » Les groupes à l'instar de celui de Julie, invitant à se confier à cœur ouvert au milieu des autres, se développent à grande vitesse en dehors de toute institution, sur tous les sujets : la sexualité, le féminisme, l'écologie, la parentalité… C'est l'une des manifestations du community care (ou « soin de la communauté »), un concept à l'opposé du développement personnel, qui prône avant tout le bonheur individuel.
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Une prise de conscience
Fabienne Brugère, philosophe spécialiste de l'éthique du care (le « prendre soin »), précise : « Le community care consiste à s'organiser pour construire une responsabilité partagée. » Déjà, dans les années 60, en pleine période de lutte...
