EN IMAGES - Daniel Balavoine aurait eu 69 ans : 10 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur le chanteur

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Né le 5 février 1952 à Alençon, Daniel Balavoine aurait eu 69 ans cette année. L’anniversaire du chanteur français, disparu tragiquement dans un accident en marge du Paris-Dakar, en 1986, nous donne l’occasion de revenir sur son destin. Révolutionnaire dans l’âme et sincère humaniste, il n’a jamais hésité à faire entendre sa voix à la fois douce et violente et à exprimer ses engagements qui restent toujours d’actualité.

Il a participé à l’Eurovision avec sa petite amie

Le 3 avril 1976, Daniel Balavoine monte sur la scène du Nederlands Congresgebouw de La Haye où se tient la 21e édition de l’Eurovision. Il fait partie des choristes qui accompagnent Catherine Ferry, la représentante de la France venue chanter Un, deux, trois. La chanteuse, qui est aussi la petite amie de la future vedette de Starmania, ne remporte peut-être pas le concours mais elle parvient à monter sur la deuxième marche du podium, juste derrière le Royaume-Uni.

capture écran Youtube@tasosk3
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Un mariage express et sans l’accord parental

Dans la biographie qu’elle consacre à son frère, Claire Balavoine révèle que l’interprète du Chanteur s’est marié très jeune, et contre l’avis de leur maman. Il craque pour Dominique, une jeune femme polonaise rencontrée dans le club parisien, le Gibus. Mais rapidement, leur union bat de l’aile car son épouse ne le soutient pas dans son choix de carrière artistique. "Elle aspire à une plus grande stabi­lité finan­cière. Pour la satis­faire, Daniel accepte un boulot de vendeur chez un disquaire. Il s'étiole, dépé­rit. Le divorce devient inéluc­table puis effec­tif", écrit sa sœur.

VIDÉO - Daniel Balavoine, grande gueule et grand cœur :

Un film oscarisé a inspiré l’un de ses tubes

Devenu l’un des hymnes des pères divorcés, Mon fils, ma bataille a plusieurs sources d’inspirations. C’est en sortant, en 1980, de la projection du film Kramer contre Kramer de Robert Benton que Daniel Balavoine a l’idée d’écrire une chanson sur le combat que doit mener un papa pour conserver la garde de son fils. Ce thème le touche d’autant plus qu’il a lui-même subi la séparation de ses parents lorsqu’il avait sept ans. Pour peaufiner son texte, il s’appuie sur les confidences de son ami et guitariste Colin Swinburne, qui est alors en plein divorce et qui se bat pour obtenir la garde de son enfant. "Daniel m'a donné beaucoup de courage et m'a avancé de l'argent", se souvient reconnaissant le musicien à l’antenne de RFI. Le disque est un énorme succès et s’est écoulé à 500 000 exemplaires.

Il a eu un clash mémorable avec un futur président

En 1980, lors du journal d’Antenne 2 (ex-France 2) il fustige François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste et candidat aux élections présidentielle, qui squatte tout le temps de parole. "Ça fait trois quarts d'heure que je m'ennuie à entendre des bêtises", balance-t-il avant de quitter le plateau pour mieux y revenir. Daniel Balavoine tente de rester calme et s’exprime au nom de la jeunesse française désabusée. "Il faut que les grandes personnes qui dirigent le monde soient prévenues que les jeunes vont finir par virer du mauvais côté, parce qu'ils n'auront plus d'autres solutions. Voilà !" Ce clash est entré dans l’Histoire de la télévision.

D’autres prises de positions fortes suivront. Notamment en 1983, lorsque l’interprète de La Vie ne m’apprend rien réagit suite à un attentat à Beyrouth, où l’un de ses frères fait partie du contingent déployé au Liban. Invité de 7/7 sur TF1, l’artiste remet en question la politique d’intervention militaire française : "Si mon frère pouvait m'entendre, je lui dirais de revenir parce qu'on lui dit qu'il va là-bas pour la paix et ce sont des mensonges ! Il va là-bas pour les enfoirés des pouvoirs qui ont créé les guerres". Ses propos choquent certains et il leur répond, quelques semaines plus tard, dans l’émission Champs-Élysées : "Je ne suis pas un chanteur marionnette et, avant d'être un chanteur, je suis un homme, avec ses emportements, ses excès, ses colères".

Il a chanté avec un membre d’ABBA

En 1983, il élargit sa palette de collaborations et participe au conte musical pour enfants Abbacadabra. Diffusé à la période de Noël, ce spectacle télévisuel a été conçu autour des compositions du célèbre groupe suédois. Plusieurs autres artistes prennent part à ce projet original dont Fabienne Thibeault, Plastic Bertrand ou encore Catherine Ferry. Daniel Balavoine enregistre le single Belle, qu’il interprète en duo avec Frida Lyngstad, l’une des membres féminines d’ABBA. L’entente entre eux deux est telle qu’il lui compose elle le titre The Face, un an plus tard.

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Il a signé un tube pour Johnny Hallyday

Son succès avec Starmania, dans lequel il incarne Johnny Rockfort, et son hit Le Chanteur, font de Daniel Balavoine une figure importante de la scène musicale française. Johnny Hallyday n’est pas insensible à son talent et se lie d’amitié avec le jeune compositeur, qui lui écrit Je ne suis pas un héros. Le Taulier enregistre ce titre sur son album À Partir de maintenant mais il n’est pas diffusé tel un single et part rapidement aux oubliettes. C’est finalement Daniel Balavoine qui l’interprète après l’avoir dédié à un certain… Jean-Philippe Smet ! En 1990, ce dernier décide de l’inscrire à son répertoire et la chante en live sur la scène de Bercy. Un vrai tube est né !

VIDÉO - Daniel Balavoine : ce titre qu'il avait à l'origine écrit pour Johnny Hallyday

Une amitié engagée avec Coluche

Fidèle en amitié et en accord avec les valeurs de Coluche, Daniel Balavoine lui affiche son soutien lorsqu’il se présente (momentanément) aux élections présidentielles de 1981. L’humoriste à la salopette respecte aussi les idées de son ami chanteur et va s’inspirer de l’une d’entre elles pour lancer une association humanitaire. Dès 1983, l’interprète de L’Aziza évoque lors d’une émission de radio la mise en place de banques alimentaires pour aider les plus démunis. On lui rit au nez. Coluche va s’appuyer sur ce concept pour créer, deux ans plus tard, les Restos du Cœur. C’est tout naturellement l’interprète de Je ne suis pas un héros qui en devient le parrain.

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La mère de ses enfants lui a inspiré L’Aziza

Défenseur de la diversité et militant antiraciste, Daniel Balavoine compose L’Aziza tel un hymne à la tolérance. C’est aussi sa compagne Corinne, mère de ses enfants, qui lui inspire ce morceau, véritable appel au respect des différences. "Je vis avec une femme qui est juive marocaine. Aussi, lorsque j’entends certaines personnes dire qu’il faut foutre dehors les immigrés, j’ai peur qu’on me l’enlève", explique-t-il. Vendue à plus d’un million d’exemplaires, la chanson remporte le prix SOS Racisme, en 1985.

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Il n’a jamais connu sa fille

Lorsque Daniel Balavoine décède, le 14 janvier 1986, dans un crash d’hélicoptère pendant le Paris-Dakar, sa compagne Corinne Barcessat est enceinte de leur deuxième enfant. Déjà papa de Jérémie, il était parti sur la course en tant qu'ambassadeur de l'action humanitaire des Paris du Cœur et ne connaîtra jamais sa fille, née cinq mois après le drame. Désormais adultes, ses enfants s’occupent de gérer l’héritage musical de l’artiste. "Nous n'avons pas envie qu'on salisse la mémoire de notre père", explique Joana dans les colonnes de Paris Match en 2015. "Et ce n'est pas évident de gérer cet extraordinaire patrimoine", ajoute celle qui s’est lancée en 2018 dans une carrière musicale.

Présent sur Terre et au ciel…

Bouleversés par la disparition de leur ami, avec lequel ils ont collaboré sur l’opéra-rock Starmania, Michel Berger et France Gall composent et interprètent, en 1988, un titre en sa mémoire. Les mots d’Évidemment sont tellement touchants que la chanteuse de l’album Babacar doit s’y reprendre à plusieurs reprises pour l’enregistrer tant l’émotion l’étreint à chaque tentative. Quelques semaines après sa sortie, la chanson atteint la sixième place du Top 50. Dix-huit ans après la disparition de la star française, c’est l’astronome Michel Ory qui lui rend hommage en baptisant l’astéroïde qu’il a découvert : (214081) Balavoine. L’artiste humaniste à la tessiture si reconnaissable méritait bien sa propre planète.

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