D'après la science, les blessures seraient 4 à 6 fois plus courantes chez les sportives à cause des règles
Selon les spécialistes, les femmes auraient 4 à 6 fois plus de risque de se blesser en faisant du sport durant leurs menstruations, en comparaison aux hommes. Un éléments à prendre en compte pour les sportives débutantes comme de haut niveau.
Si les menstruations féminines restent un tabou, le voile se lève pourtant peu à peu depuis quelques années. Et notamment chez les sportives. Pour ces dames en plein cycle menstruel, impossible de se blottir sous la couette en attendant un meilleur moment pour rafler une médaille.
Douleurs, fatigue, kilos en plus, chute de la réserve du fer, ... Les problèmes rencontrés par les sportives durant leur cycles menstruels sont nombreux et plus ou moins handicapants. Mais ce qui retient particulièrement notre attention aujourd'hui, c'est bien le risque de blessure important auquel les sportives doivent faire face durant cette période un peu spéciale. "Les blessures sont 4 à 6 fois plus courantes chez les joueuses", assurait Gordon Mackay, chirurgien du genou, à l'AFP.
Les femmes ont-elles vraiment plus de risque de se blesser que les hommes lors de leurs règles ?
On le sait, avoir ses règles n'est pas synonyme d'être malade. Pourtant, lors du cycle menstruel, l'énergie nous manque souvent assez pour enfiler nos baskets. Rester dans son lit à regarder pour la quinzième fois notre film préféré durant nos règles, plutôt qu'aller courir, serait une sage décision selon la science.
En 2023, lors de la Coupe du monde féminine de football, les joueuses étaient nombreuses à déclarer forfait suite à une blessure au genou. Beth Mead et Leah Williamson du côté de l'équipe anglaise, Vivianne Miedema pour l'équipe néerlandaise ou encore Mallory Swanson et Catarina Macario de l'équipe américaine. Au cours de cette saison, elles sont plus d'une cinquantaine de joueuses à avoir souffert d'une blessure. Certains diront que celles-ci proviennent d'un équipement non adapté ou de l'intensité des matchs. Peut-être. Mais elles sont aussi et surtout liées à des facteurs physiologiques, comme les changements hormonaux liés au cycle menstruel.
Selon certaines études, le risque de blessure chez les femmes est deux fois plus élevé dans les jours suivant le début de leur menstruations.
Les risques de blessure chez les sportives sont plus importants durant la phase d'ovulation et les règles. Selon le Dr Victoria Tchaikovski - interviewée par le HuffPost - la concentration élevée d'œstrogènes "entraîne des changements au niveau des tissus et provoque les ruptures du ligament croisé antérieur". Ensuite, "il faut aussi prendre en compte la période de règles des sportives." Durant cette phase, les femmes sont bien plus fatiguées et donc bien plus à risque de se blesser. Selon certaines études, le risque de blessure chez les femmes est deux fois plus élevé dans les jours suivant le début de leur menstruations.
Pourquoi le risque de blessure double-t-il durant les règles ?
Lors du cycle menstruel, le pic de concentration en œstrogènes est maximal. Les tissus sont alors moins rigides, notamment dans les muscles et les tissus conjonctifs. La laxité des articulations et des ligaments, quant à elle, augmente. Et la perte de sang amène une anémie en fer à l'origine de nombreux symptômes : fatigue, essoufflement, palpitations, étourdissements et faiblesse musculaire.
En somme, les fluctuations hormonales influencent la stabilité articulaire, la force musculaire, la fatigue ou encore la coordination. Ce qui peut contribuer à un risque accru de blessures pendant certaines phases du cycle menstruel, notamment durant les règles.
L'importance de prendre en compte le cycle menstruel lors des entraînements
Prendre en compte les facteurs de risque hormonaux des joueuses permet de repenser leurs entraînements afin d'éviter les blessures et la frustration. "Mes séances sont optimales pendant la phase d'ovulation, du premier au quinzième jour du cycle", tandis que les derniers jours sont plus laborieux, confie la skieuse de fond Juliette Ducordeau à TV5 Monde. Face à cela, les athlètes et les sportives de manière générale doivent avoir leur mécanisme en tête et l'imposer au coach (ou à elle-même).
🏅 #AuxJeuxCitoyens | Les menstruations sont désignées par des euphémismes tels que "règles" ou "zone rouge".
🏃♀️ Découvrez l'étude Empow'her visant à maximiser les performances des athlètes féminines en fonction du cycle menstruel.
▶️ Le replay : https://t.co/MKbgAT46Up pic.twitter.com/TvRoNTm5Ju— francetvsport (@francetvsport) March 18, 2024
Hors de question de stopper entièrement les entraînements en période de menstruation, sauf cas exceptionnel. En revanche, il est essentiel d'aménager ses derniers au cas par cas. On évite de travailler les abdominaux durant les règles, mais aussi de pousser sur le cardio. On privilégie plutôt les entraînements doux, comme le Yoga ou le stretching, par exemple. Sinon quelques longueurs de brasse pour celles qui apprécient faire un petit plouf en toutes circonstances.