Près de deux femmes sur dix font une fausse couche dans leur vie

Photo taken in Kiev, Ukraine

L’interruption spontanée de grossesse est plus commune qu’on ne le croit. La parole tend à se libérer, mais le sujet reste encore tabou.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à évoquer leur fausse couche. Amel Bent, Audrey Lamy, Enora Malagré, Meghan Markle ou encore Beyoncé font partie de celles qui ont osé parler de ce sujet encore tabou, souvent vécu comme un traumatisme.

Les cas ne sont pourtant pas si rares. "Il n’existe pas de registre officiel, mais on sait que 15 à 20 % des grossesses se terminent par une fausse couche", estime le Dr Julia Maruani, secrétaire générale de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, dans les colonnes du Parisien (article réservé aux abonnés). Cela représente une à deux femmes sur dix.

La plupart du temps, l’interruption spontanée de grossesse survient au premier trimestre, avant la 14e semaine d’aménorrhée, mais elle peut se produire aussi plus tardivement, entre la 14e et la 22e semaine d’aménorrhée, soit à environ 5 mois. Au-delà, on parle alors de mort in utero. La fausse couche se manifeste par des saignements vaginaux accompagnés de douleurs au niveau du bas ventre. Ces symptômes doivent conduire à consulter un médecin. Dans certains cas, un traitement est nécessaire.

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Fausse couche isolée ou à répétition

La fausse couche peut être isolée. La femme enceinte fait une seule fausse couche et les grossesses suivantes se déroulent sans difficultés. "C’est une situation fréquente, puisqu'elle touche environ 15 % des grossesses", précise le site de l’Assurance maladie. Le plus souvent, elle est due à un problème lors du développement du fœtus. L’embryon présente des anomalies chromosomiques qui stoppent son développement normal et provoquent son expulsion.

La fausse couche peut aussi survenir à répétition. Dans 1,5 % des cas, une femme de moins de 40 ans, enceinte avec le même partenaire, peut faire trois fausses couches consécutives avant 14 semaines d’aménorrhée. Elle peut être due à des malformations de l’utérus, des anomalies génétiques ou des perturbations hormonales. Mais la cause des fausses couches répétitives n'est pas toujours trouvée.

Beaucoup de femmes culpabilisent, alors qu’elles ne sont pas responsables. De plus, "il y a une sorte de banalisation dans la société et dans le corps médical, qui se disent : 'Ce n’est pas grave, il était tout petit', alors que la plupart des femmes le vivent comme le deuil d’un enfant qui n’existera pas", souligne le Dr Maruani dans Le Parisien. Le suivi gynécologique est important et consulter un psychologue peut être essentiel si la tristesse s’installe et devient insupportable.

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