Dijon: un chat rasé d'un kilo de poils morts après avoir été sauvé d'un appartement rempli de déchets

"Ça fait treize ans que je suis dans la protection animale et je n'avais jamais vu ça". Stéphanie Chevalier n'en revient toujours pas. Alertée par une bénévole de l'association Chat Libre Dijonnais, dont elle est la présidente, elle a pénétré le 4 mai dans un appartement d'une rare insalubrité à Dijon pour secourir un chat très mal en point, explique-t-elle à BFMTV.com, développant un récit publié par Le Bien public.

Le locataire des lieux, hospitalisé cinq jours plus tôt, avait demandé à ce que quelqu'un puisse passer nourrir son animal. Mais les bénévoles ne s'attendaient pas à le trouver dans un si mauvais état: victime d'une infection rénale, en surpoids et déshydraté, le félin était en plus surmonté d'une "carapace" de poils morts, secs et sales l'empêchant de se déplacer.

"Des détritus jusqu'aux genoux"

"Pour rentrer, j'ai dû mettre des grands coups de pieds dans la porte parce qu'elle était bloquée par les déchets. Quand était dedans, on avait des détritus jusqu'aux genoux, ça faisait tellement de bruit quand on marchait qu'on ne s'entendait pas parler", raconte Stéphanie Chevalier.

"Et l'odeur! C'était insupportable, je l'ai encore dans le nez cinq jours plus tard", se rappelle-t-elle.

La présidente de l'association et les deux bénévoles se demandent comment un chat peut vivre là, mais le cherche "au bruit". "On l'a appelé et il a miaulé. (...) Je l'ai trouvé sous un fauteuil où il était réfugié, prostré". Le chat, qui ne peut plus se lever ni se lécher, n'a accès à aucune eau ou nourriture. Seule de la "charcuterie moisie" traîne à proximité.

Lorsque Stéphanie Chevalier commence à manipuler l'animal, elle se rend compte que son pelage est trop épais pour qu'il soit placé dans une cage classique. Les bénévoles doivent donc utiliser une cage de contention, plus spacieuse et habituellement réservée aux chats qui se débattent.

Le lendemain, le félin est emmené chez le vétérinaire qui dresse la liste de ses problèmes de santé: déshydratation, obésité, constipation, un rein qui ne fonctionne plus et l'autre qui souffre d'une infection aiguë, une "pyélonéphrite". Le médecin libère aussi le chat de son pelage. La "carapace" pèse un kilo.

"Le poil des chats c'est extrêmement léger, c'est comme une plume. Alors un kilo, vous imaginez!", fait valoir Stéphanie Chevalier.

"Je vais porter plainte"

Le chat a pu être en partie soigné avant d'être recueilli chez la présidente de l'association. Mais il est de nouveau en soins chez le vétérinaire au moment de rédaction de cet article, la faute à une aggravation de l'infection rénale qui lui a causé fièvre et vomissements. "C'est un chat qui aura une espérance de vie assez faible, il ne faut pas se voiler la face", regrette la bénévole.

"Je vais porter plainte pour que ce monsieur ne puisse plus jamais avoir d'animaux", annonce-t-elle.

"Si je ne le fais pas, personne ne va s'intéresser à l'histoire de ce monsieur". Qu'il soit malade ou pas, on ne peut pas laisser un chat vivre dans l'insalubrité et être maltraité comme ça", estime-t-elle encore. Si la procédure aboutit, ce pourrait donc être à la justice de trancher, comme le Code pénal le lui permet, sur le droit du locataire à posséder un animal.

Article original publié sur BFMTV.com