Discours de politique générale: comment Élisabeth Borne s'est préparée à ce délicat exercice

Élisabeth Borne le 23 juin 2022 à Paris  - Thomas COEX / POOL / AFP
Élisabeth Borne le 23 juin 2022 à Paris - Thomas COEX / POOL / AFP

Élisabeth Borne prononcera sa déclaration de politique générale ce mercredi devant le Parlement, à 15 heures à l'Assemblée nationale, puis à 21 heures au Sénat. Un exercice périlleux, où elle exposera à la fois son style et son programme, au premier rang duquel figure le très attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat.

Selon les informations de BFMTV, Élisabeth Borne a échangé avec des responsabilités de la majorité, des élus, des chefs d'entreprises et des responsables associatifs pour enrichir son texte, qui était mardi soir en cours de finalisation.

La Première ministre y a consacré beaucoup de temps avec ses conseillers, principalement sa plume Raphaël Charpentier. À Matignon, son directeur de cabinet et son directeur de cabinet adjoint ont également été sollicités. Dans son agenda, plusieurs temps ont été bloqués ces derniers jours pour la rédaction d'un discours qui devrait durer au moins une heure.

Trois axes pour présenter ses priorités

La déclaration de politique générale devrait s'axer autour de trois thèmes principaux, avec le plein emploi, où Élisabeth Borne entend rappeller son bilan en tant que ministre du Travail, et la transition écologique, où elle devrait "marquer sa différence avec une vision décroissante de la société". La Première ministre va également aborder la question de l'égalité des chances.

"Bâtir ensemble", sera la formule phare de son discours, illustrant la situation politique du pays. Emmanuel Macron n'ayant pas de majorité à l'Assemblée nationale, Élisabeth Borne devra convaincre des députés issus de l'opposition pour faire passer ses textes.

La Première ministre a d'ailleurs échangé avec le président de la République sur le contenu de sa déclaration dans la journée de lundi.

Quelle attitude de l'opposition?

Selon son entourage, Élisabeth Borne est rompue à l'exercice: elle a défendu plusieurs fois des textes à l'Assemblée nationale en tant que ministre et "a l'habitude d'être interrompue par les députés de La France insoumise."

"S'ils l'interrompent trop fréquemment, on verra vraiment qui ils sont", veut croire l'entourage d'Élisabeth Borne.

Surtout que les insoumis sont habitués aux "happenings" dans l'hémicycle. En 2017 lors du débat suivant la déclaration de politique générale d'Édouard Philippe, les députés insoumis avaient brandi des exemplaires du Code du Travail après la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon, pour protester contre les réformes d'Emmanuel Macron.

Cette année, les insoumis et les députés des autres composantes de la Nupes ont annoncé déposer une motion de censure pour dénoncer l'absence d'un vote de confiance à l'issue de la déclaration d'Élisabeth Borne.

Un choix assumé par l'entourage de la Première minsitre, qui assure que demander un vote dès ce mercredi n'aurait pas de sens quand la coalition Ensemble devra aller chercher une majorité texte par texte.

Article original publié sur BFMTV.com