Dites bonjour à la nouvelle façon de se faire rembarrer salement par votre date : j’ai nommé, le curving

À ne pas confondre avec le curling, rien à voir. Le curving (avec un V donc) est la nouvelle tendance en matière de romance. L’idée ? Rejeter quelqu’un sans le lui dire de façon explicite. En gros, être un goujat !

On avait déjà le ghosting ou l’art de faire le fantôme, comprenez arrêter du jour au lendemain de donner des nouvelles à son ou sa partenaire. Puis on a découvert le benching, qui découle de l’expression “le banc des remplaçants” et consiste tout simplement à sortir avec quelqu’un en attendant de trouver la bonne personne (enfin quelqu’un de mieux, quoi, mais être célibataire c’est so 2016). Et puis il y a eu le gatsbying ou la technique de poster de belles photos de vous sur les réseaux sociaux en espérant attirer l’oeil de la personne que vous convoitez en secret. Une nouvelle tendance vient de faire son entrée dans le dating game. Je vous présente, le curving.

De l’art de ne pas dire ce qu’on pense
Le quoi ? Cet anglicisme correspond à un phénomène numérique assez pervers. C’est lorsque quelqu’un vous rejette… Sans que vous vous en rendiez compte. Concrètement, votre crush va répondre à vos textos en ne faisant aucun effort pour que la conversation aille plus loin. Ou alors, il va mettre des jours voire des semaines à ouvrir votre =*^!$”&/°0£> de message sur Messenger pour ne pas que vous voyez qu’il l’a lu.

Mais au bout d’un moment, il va finir par arrêter de faire le mort. Sauvé ! Enfin pas tout à fait. La réponse va être un truc du style : “Désolé(e) de ne pas t’avoir répondu avant, j’ai été débordé(e) à cause de [insérer ici l’excuse bidon de votre choix]”.

Autrement dit, votre interlocuteur ne va pas vous faire comprendre qu’en fait, il s’en fout. Il va entretenir la conversation – de façon plus ou moins espacée – pendant que vous vous attachez à lui. Il va donc indirectement vous faire croire que vous avez vos chances avec lui et que vous allez finir par avoir ce fameux rendez-vous tant attendu.

S’accrocher aux branches
Autre exemple, votre target vous promet monts et merveilles en vous disant qu’elle veut absolument vous voir. Vous êtes sur un petit nuage, vous avez sorti LA tenue, mis 1h30 à vous préparer et la BIM, elle annule au dernier moment. En trouvant encore un prétexte, un truc qu’elle avait zappé mais auquel elle ne peut pas couper, bref quelque chose de plus important que vous. Ah et cerise sur le sunday (comme disent nos amis Canadiens), votre date vous envoie un SMS disant : “On se voit bientôt”. Bientôt, étant un concept à géométrie variable.

Un indice : il se pourrait que ce fameux rencard n’ait jamais lieu. Certains et certaines d’entre vous pratiquent peut-être cette technique depuis un certain temps, mais au moins maintenant, il y a un mot pour ça !

Bien sûr, ça arrive d’avoir la tête ailleurs, d’être super occupé sur un projet pro ou d’avoir eu une semaine hyper chargée. Ça arrive aussi d’oublier complètement de répondre à quelqu’un ou de commencer un message dans le métro pour ne jamais le finir (ni l’envoyer). Mais, si ça devient une habitude, ça sent le roussi. Surtout quand vous passez plus de temps à attendre que la personne vous réponde qu’à discuter réellement avec celle-ci.

Et le problème dans l’histoire, c’est que c’est purement cruel. Parce que l’espoir fait vivre et que nous, petit cœur fragile, on peut nous faire poireauter longtemps avant qu’on lâche définitivement l’affaire. Surtout que plus le temps passe, plus on sera déçu et blessé dans notre ego. Ah, mais ce serait tellement plus simple de dire les choses telles qu’elles sont.