Divorce, ménopause, gender reveal... Doit-on tout fêter ?
Des anniversaires, célébrés à répétition au gré des recompositions familiales, aux événements plus intimes, l'époque semble marquer une extension inédite du domaine de la fête. Parfois jusqu'à la gueule de bois…
Toutes les occasions sont bonnes. Même les mauvaises, ou celles qu'hier encore on n'aurait pas eu l'idée de célébrer : divorce, arrêt ou arrivée des règles, et même dévoilement du sexe d'un bébé à naître – appelé outre-Atlantique gender reveal party – où chacun est prié d'apporter des cadeaux selon le résultat de l'échographie… Tout se fête et se refête, à l'instar des anniversaires ou des Noëls démultipliés, afin que tout le monde en profite, dans les familles recomposées notamment. « Chez ma mère, puis mon père, chez mon ex-belle-mère et avec les grands-parents de chaque côté, sans parler des copains, je souffle mes bougies tout au long du mois de mai », sourit Laura, 17 ans. N'oublions pas les enterrements de vie de jeune fille (EVJF) ou de garçon, qui rivalisent de faste, si possible dans un lieu aussi coûteux que lointain. A tel point que plusieurs destinations renâclent désormais à les accueillir. Prague a ainsi interdit les tournées guidées des bars nocturnes, tandis que la station balnéaire espagnole Platja d'Aro a banni les « poupées et costumes sexuels », marqueurs de ce type d'événement… orgiaque.
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Plein la vue
« Il n'y a pas plus de fêtes qu'avant, plutôt une démocratisation et une normalisation de nouveaux rituels banalisés par les réseaux sociaux », tempère Fanny Parise (1), anthropologue, pour qui Instagram et TikTok...