Le documentaire sur Roman Polanski est-il vraiment boycotté par la profession ?

Roman Polanski et Ryszard Horowitz dans le documentaire Promenade à Cracovie.  - Credit:Robert Sluszniakwww.spheresis.com
Roman Polanski et Ryszard Horowitz dans le documentaire Promenade à Cracovie. - Credit:Robert Sluszniakwww.spheresis.com

« On se croirait revenu au temps du maccarthysme et de la chasse aux sorcières communistes », lâche, en colère, Michèle Halberstadt, la distributrice de Promenade à Cracovie, un émouvant documentaire polonais sur Roman Polanski et son ami le célèbre photographe Ryszard Horowitz filmés dans les rues de Cracovie en quête de souvenirs enfouis.

Selon elle, les exploitants de salles se bouchent le nez ou refusent de le programmer – même si certains ne l'ont même pas vu. Elle y voit un boycott en bonne et due forme à l'encontre du cinéaste, toujours considéré à leurs yeux persona non grata après, entre autres, l'affaire Samantha Geimer.À LIRE AUSSI EXCLUSIF. Samantha Geimer-Emmanuelle Seigner, la rencontre

Réponse de Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français : « C'est un argument étonnant. À aucun moment je n'ai entendu parler de boycott ni de la moindre pression dans le milieu de l'exploitation, qui compte 2 000 exploitants de salles. Quand il y a ce genre de problèmes, on est vite informé. À la Fédération, on a rendu hommage à Polanski il y a dix ans et on a programmé son film J'accuse à notre congrès en 2019. »

Une pression trop forte

« Pour le moment, ajoute la distributrice, nous avons trois salles à Paris et cinq en province (Lyon, Grenoble, Nice, Limoges, Cachan), au lieu de six puisqu'un exploitant de Rouen s'est rétracté, passant en vingt-quatre heures de “Il faut être courageux” à “la pression est trop forte”. Tou [...] Lire la suite