"Je viens de me faire agresser car je suis gay, queer, drag queen,..." : victime d'une agression, Kitty Space pousse un coup de gueule contre les LGBTPhobies
Eliminée de "Drag Race" lors de l'épisode du samedi 15 juillet 2023, Kitty Space était la toute première candidate asiatique à participer à la version française de l'émission. Ce lundi 18 juillet, Antoine, de son vrai nom, a pris la parole sur Instagram, dévoilant les photos de l'agression dont il a été victime.
L'épisode du 15 juillet 2023 de "Drag Race" était placé sous le signe de l'émotion, puisque Moon a profité de l'occasion pour évoquer à quel point son coming-out trans lui avait sauvé la vie, tandis que Mami Watta regrettait de ne pas pouvoir faire le sien de peur de briser le coeur de ses parents. Kitty Space, candidate éliminée à l'issue de l'épisode, a quant à elle expliqué que le drag l'avait aidée à mieux "accepter" son identité d'homme.
"Quand j’étais au lycée, je me sentais plus femme, c’est ce que je ressentais au plus profond de moi. J’avais l’impression d’être une femme enfermée dans un corps masculin. C’est en découvrant le drag et en rencontrant des personnes trans que je me suis dit que toute la féminité que j’avais en moi était plutôt une extension de moi-même. Paradoxalement, le drag m’a aidé à accepter ce corps", a expliqué l'alter-ego d'Antoine, première personne asiatique à participer à la compétition française.
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Une agression après l'élimination
Eliminée de la compétition, c'est pour un tout autre sujet que Kitty Space a pris la parole sur Instagram, le 18 juillet 2023. La drag queen a été victime d'une violente agression, et dévoile les photos de son visage tuméfié : "Je le dis sans haine et sans reproches. Mais j'en ai marre. Marre du racisme et de l'intolérance. Je viens de me faire agresser. Pour quelles raisons ?", s'interroge-t-elle. "Parce que je suis libre et que je le serai toujours. Car je suis gay, queer, drag queen, libre et que j'en suis fier. S'il vous plaît restez fiers d'être qui vous êtes mais faites attention. Je suis choqué mais je vais bien."
"J’ai senti qu’on me suivait", raconte-t-elle. "C'était un mec qui me demandait des clopes de manière très insistante et quand j’ai refusé, il a commencé à m’insulter. (...) Il m’a dit qu’il allait me faire la peau et m’a proféré des insultes homophobes ! Il m’a frappé une fois et je me suis défendu en lui rendant un coup pour l’éloigner et il a continué à me frapper deux fois au visage et aux côtes et je lui ai redonné un coup en hurlant. Quand je lui ai montré que je ne me laisserai pas faire, il est parti."
La candidate de "Drag Race" précise : "C'est pour cela que nous marchons encore. Nos droits ne sont pas acquis, nos existences sont toujours visées."
Une augmentation des violences envers la communauté LGBTQIA+
Dans son dernier rapport publié le 16 mai 2023, la veille de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, SOS Homophobie a dévoilé un rapport annuel alarmant. Les violences LGBTIphobes, déjà en augmentation l'année dernière, continuent de voir leurs chiffres grimper.
Interrogé par le Huffington Post, Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie, déclarait notamment : "Dans le nombre de signalements global contre les personnes LGBTI, on est à des niveaux supérieurs à l’avant-Covid. On a constaté une augmentation des violences physiques de 27 % par rapport à 2021. Cela représente une agression physique tous les deux jours contre une personne LGBTI en 2022."
Les chiffres de la transphobie, en particulier, ont connu une véritable explosion : "En 2022, la transphobie continue à être de plus en plus signalée sur nos canaux d’écoute, et la visibilité croissante des personnes trans dans les débats publics a pu également décupler les agressions à leur égard", dénonce le rapport, qui témoigne d'une augmentation de 27% des témoignages de transphobie par rapport à 2021.
70% des violences en question sont perpétrées par des hommes, et 14% des victimes de transphobie ont moins de 18 ans, selon SOS Homophobie. "Cela va du rejet, de la brimade, à l’insulte, jusqu’au meurtre transphobe, en passant par les discriminations et le harcèlement", regrettait Joël Deumier. "Dix ans après le mariage pour tous, ce n’est pas parce qu’il y a eu des progrès dans la loi que c’est derrière nous."
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