"Les droits de la défense ont été bafoués": Sarkozy s'indigne après la diffusion de ses conversations

Les interceptions des conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont été diffusées ce mardi devant la cour d'appel du tribunal correctionnel de Paris.

"Qu'est-ce qu'on fait pour les autres affaires?", demande Nicolas Sarkozy à son avocat Thierry Herzog ce 29 janvier 2014. Une des nombreuses questions de procédure qui provient des interceptions des conversations téléphoniques de l'ancien président de la République sur sa ligne officieuse ouverte au nom de Paul Bismuth.

"Toute ma stratégie de défense était écoutée", s'est indigné Nicolas Sarkozy ce mardi en toute fin d'audience alors qu'il est jugé en appel pour "corruption" et "trafic d'influence".

"Je n'ai rien à cacher"

La cour d'appel du tribunal correctionnel de Paris a diffusé, pour la première fois dans une salle d'audience, des extraits de ces écoutes captées dans le cadre d'une autre procédure visant Nicolas Sarkozy. Des écoutes des conversations entre l'ancien chef d'État et son avocat et ami Thierry Herzog sur lesquelles se fondent les accusations de corruption.

"Je n’ai rien à cacher, mais quand même je croyais que le secret des conversations entre un avocat et son client existait", s'étonne l'ancien président de la République assurant que c'est "la première fois" qu'il écoutait ces conversations.

Selon l'accusation, Nicolas Sarkozy a obtenu par l'intermédiaire de Thierry Herzog des informations concernant son pourvoi en cassation dans l'affaire Bettencourt grâce à Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation. En échange, il aurait tenté de lui obtenir un poste à Monaco. Dans ces écoutes, l'avocat explique notamment à son client les conséquences juridiques si son pourvoi était accepté, notamment dans les autres dossiers où son nom apparaît.

"Toute ma stratégie de défense est écoutée par les juges, se désole l'intéressé. Est-ce que c’est normal? Je suis président de la République, je n’ai pas plus de droits qu'un autre. Dans ces cas-là, écoutons mes conversations avec mon médecin. Tous les droits de la défense ont été bafoués."

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Affaire "des écoutes": le procès en appel de Nicolas Sarkozy s'ouvre à Paris