Élie Semoun et l’Alzheimer de son père : « Personne ne veut finir dans un mouroir […] On était présents pour lui, on lui disait qu'on l'aimait, ça a dû l’aider dans sa maladie »
Comme de nombreux Français, Élie Semoun est confronté à la maladie d’Alzheimer lorsque son père, Paul, est diagnostiqué. Débute alors une vie semée d’inconnues, dictée par l’évolution de la pathologie. Avec sa sœur, Anne, il découvre la place d’aidant et toutes les difficultés qui en découlent. Les années défilent, un placement en EHPAD est inévitable. Une décision difficile mais indispensable pour contrer cette réalité violente, celle d’un père qui décline, en proie aux épisodes de paranoïa, à la perte d’autonomie, à l’oubli… Jusqu’à sa disparition en 2020. Cette réalité, Élie Semoun l’a retracée dans un documentaire tendre et nécessaire : Mon vieux. D’abord intime et personnel, ce film a une portée universelle. L’humoriste s’est engagé en tant que parrain auprès de la Fondation pour la Recherche Médicale pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. Il se confie.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager auprès de la Fondation pour la Recherche Médicale ?
Élie Semoun - Après avoir visionné mon film, la Fondation pour la Recherche Médicale est entrée en contact avec moi, en me demandant d’être l’un de ses parrains. Quand on décide de parler de cette maladie, comme j’ai choisi de le faire avec un film, Mon vieux, et quand on ouvre les portes de sa vie intime, on le fait à fond et ça va jusqu’à s’engager dans une fondation.
Pouvez-vous nous parler de votre père, Paul ?
Élie Semoun - Il est issu d’une famille de sept enfants. Ils ont tous vécu au Maroc. Il a été fonctionnaire pendant 35 ans. Il était inspecteur divisionnaire à La Poste. Je ne sais pas ce que cela signifie mais il était très fier de nous le dire (rires). Il s’est retrouvé veuf lorsque ma mère est morte à mes 11 ans. Elle avait 36 ans. Il a été obligé de s’occuper de ses trois enfants, ma sœur Anne, mon frère Laurent et moi-même. Cela n’a pas été une vie facile. Il a fallu qu’il soit très courageux. Il a été aidé de ses sœurs, mes tantes, tout en étant porté par ce côté un peu joyeux qu’ont les gens d’Afrique du Nord. C’était quelqu’un d’assez jovial.
Paul Semoun entouré de ses enfants, Élie Semoun et Anne ©Instagram @eliesemounofficiel
Que partagiez-vous avant que ne se déclare la maladie ?
Élie Semoun - On aimait le plaisir de se...
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