Elle confie être écrasée sous le « poids invisible de la maternité » dans un article touchant sur Reddit
Une mère a partagé un message touchant, auquel de nombreuses personnes peuvent s’identifier, afin d’expliquer ce qu’elle entend par « poids invisible de la maternité » et décrire l'impact négatif de la maternité dans sa vie.
Candise Miller s’est confiée sur Reddit afin d’expliquer qu’elle « était progressivement écrasée sous le poids invisible bien réel de la maternité, en plus d’appréhender l’arrivée de la dépression saisonnière dont elle souffre ».
« Je me bats contre ce géant depuis près de 12 ans, mais il a finalement pris le dessus, et j'ai l'impression qu'il est en train de me tuer », peut-on lire sur le post initialement publié sur le blog de Candise Miller.
« Si vous êtes une maman et que vous ne reconnaissez pas immédiatement l'expression ‘poids invisible’, je peux vous garantir que vous connaissiez mieux ce poids que vous ne le pensez ».
Elle poursuit ensuite en expliquant que ce poids invisible inclut tout ce que les parents réalisent sans que personne ne remarque quoi que ce soit. Arrêter de faire toutes ces choses entraînerait pourtant une réaction immédiate dans la famille.
« Toutes ces subtilités qui font que tout le monde est à l'aise, à sa place dans une famille équilibrée et organisée », confie-t-elle.
« Toutes ces choses qui semblent réglées comme par magie et qui sont nécessaires, mais qui vous poussent à crier dans un oreiller ou à sangloter de manière incontrôlable dans le placard parce que vous êtes épuisée et stressée une fois que tous les enfants sont enfin mis au lit (pour la troisième fois) ».
L’auteure et photographe continue en énumérant des exemples de ce « poids invisible », comme par exemple : « s'assurer que la famille participe à des activités sociales, planifier et assister à des rencontres, connaître les noms des amis des enfants, et ceux des parents, envoyer des cartes de remerciement, gérer le calendrier familial correctement ».
D'autres exemples incluent de prendre rendez-vous chez le médecin, faire vacciner les enfants, modifier leur garde-robe lorsque la saison change et faire don des vêtements qui ne servent plus, planifier les goûters et les repas, communiquer avec les enseignants et participer aux projets scolaires et connaître les amis de ses enfants, ainsi que les « brutes » à surveiller.
La liste des tâches invisibles inclut également de « gérer les médias sociaux et le temps passé devant des écrans, surveiller les tendances (bonnes, mauvaises et dangereuses), s’inquiéter et expliquer les tragédies qui ont lieu dans le monde ».
« Mesdames et messieurs, c’est ce que j’appelle le poids invisible de la maternité », poursuit la maman. « La plupart des gens sont probablement déjà fatigués rien qu’en lisant cette liste non exhaustive. Si vous êtes maman, ça ne représente qu’une journée dans votre vie, rien de bien surprenant ici ».
« Vous (les mamans) savez également que ça n’est que la partie émergée de l’iceberg dans votre quotidien. Toutes les mamans ressentent ce poids qui peut varier d’un jour à l’autre, mais qui ne disparaît jamais complètement ».
La mère poursuit en soulignant qu'elle n'a même pas évoqué les besoins psychologiques et émotionnels de la famille.
« Est-ce que je les punis suffisamment ? Pas assez ? Combien de temps ai-je passé avec chacun d’entre eux ? Comment aider chacun de mes bébés à gérer leurs angoisses et leur colère ? Qui a besoin d’être soutenu en ce moment, qui est parfaitement épanoui, qui a besoin d'un petit coup de pouce ?! ».
Et ce poids invisible peut avoir un impact énorme.
« [Ce n'est] pas seulement physique, c'est un travail mental et émotionnel, et toujours épuisant », poursuit-elle en expliquant que cela peut avoir un impact sur vos amitiés, votre mariage, votre vie sexuelle et, enfin, votre bien-être mental, poussant de nombreuses mamans au bord du gouffre.
La maman précise également qu'elle ne partage pas ce poste dans le but de critiquer les hommes. Elle travaille en tant que designer et photographe freelance chez elle et a un « merveilleux mari qui la soutient et travaille très dur pour subvenir aux besoins de la famille » constituée de quatre enfants : trois filles de 3, 8 et 10 ans, et un fils qui a presque 12 ans.
Elle souhaitait simplement partager ses impressions, car elle sait qu'elle n'est pas seule.
« C’est rassurant de se dire que d’autres mamans ne sont pas ravies d’être maman 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, que d’autres mamans ont aussi du mal à s'en sortir au quotidien et que les gens qui donnent l’impression de tout maîtriser tout le temps ont également des faiblesses », confie-t-elle.
Elle reconnaît que certains jours se passent mieux que d'autres et conclut que « les tranchées de la maternité sont réelles, et j'imagine que les difficultés ne disparaissent pas avec le temps, mais évoluent en même temps que les enfants. Il s’agit donc pour moi de rester vulnérable, de savoir qui je suis et d’ajuster mon approche afin de ne pas finir écrasée sous ce poids ».
Depuis la diffusion du post, d’autres parents ont laissé d’innombrables commentaires afin de parler de leurs propres expériences et offrir des solutions pour aller de l'avant.
« J'ai également craqué à cause de problèmes similaires, mais j’ai fini par comprendre que j’étais trop perfectionniste et que je compensais en pensant ne pas être ‘à la hauteur’ », a confié une internaute.
« J'ai consulté un psychologue et j’ai réussi à démêler un peu tout ça. J’ai réalisé que ça ne pouvait pas continuer comme ça ».
« C’est exactement ce que je ressens depuis un moment », a confié une autre. « Je culpabilise, car c’était ma décision, mais je me sens maintenant prise au piège. J'aime ma famille et souhaite le meilleur pour eux, mais j’ai souvent l’impression de devoir me sacrifier pour qu’ils soient heureux. J'aimerais avoir des conseils à partager. Sachez juste que vous n'êtes pas seule ».
« En réalité, la manière dont les gens nous traitent dépend de nous », a écrit un autre internaute. « Les gens s’attendent à ce que vous vous occupiez de tout. La solution ? Arrêtez de tout faire ».
Le 'burnout' chez les parents existe bien, et une étude publiée dans Clinical Psychological Science évoque ainsi une forme d’« épuisement intense lié au rôle de parent, de distanciation émotionnelle vis-à-vis de ses enfants et de sentiment d'inefficacité en tant que parent ».
Le nombre de parents atteints semble également en hausse, une étude récente publiée dans la revue Frontiers in Psychology confiant qu’entre 2 et 12 % des parents luttaient actuellement contre une forme de ‘burnout’.