Elles ont testé les serviettes hygiéniques lavables

Depuis la médiatisation de cas de chocs toxiques, et la prise de conscience collective de la présence de produits nocifs dans les serviettes hygiéniques jetables, beaucoup de femmes testent des protections alternatives. Pour celles qui sont effrayées par la cup ou le flux instinctif libre, les serviettes hygiéniques lavables semblent être une option rassurante. Mais qu’en est-il dans les faits ?

Crédit Getty
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Autoadhésive, très absorbante, souvent parfumée et pratique à transporter, la serviette hygiénique jetable a conquis les femmes grâce à son merchandising bien huilé. Pourtant, depuis quelques années, des voix s’élèvent pour dénoncer la dangerosité de certains de ses composants : si elle n’a noté aucun dépassement des seuils sanitaires, une étude de l’ANSES publiée le 19 juillet 2018, a révélé qu'”un certain nombre de substances trouvées dans les protections intimes sont des perturbateurs endocriniens suspectés”. En plus de mettre le doigt sur la présence d’autres substances considérées comme des sensibilisants cutanés connus ou suspectés.

Plus de 500€ dépensés à 30 ans pour les protections périodiques

Ces révélations ne cessent d’inquiéter des femmes, parfois aussi soucieuses de leur santé que de l’environnement. Parmi elle, Maud du blog Maman Mammouth, qui est passée aux serviettes hygiéniques lavables autant à cause d'”allergies aux protections hygiéniques jetables”, que “pour des raisons écologiques” : “Je suis dans une démarche de réduction des déchets et de consommation responsable. Dans le monde dans lequel on vit, il me semble essentiel de veiller au contenu de nos poubelles”, nous explique cette maman. Selon Planétoscope, une femme y jetterait dans sa vie entre 10 000 et 15 000 protections hygiéniques…

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Une publication partagée par Lauraleen (@lauraleen_lifestyle) le 14 Août 2018 à 11 :38 PDT

Maud l’avoue, elle a aussi été séduite par l’aspect économique des serviettes hygiéniques lavables. Trouvables principalement sur internet et en boutiques bio, elles sont vendues à des prix allant de quelques euros à une vingtaine selon leur taille, gamme et marque. Un petit investissement très vite rentabilisé, comme permet de le constater l’un des post du site bbc.com. En indiquant l’âge auquel sont apparues leurs premières règles, les femmes peuvent y découvrir une estimation de leur budget alloué aux serviettes hygiéniques jetables jusqu’à aujourd’hui. D’après le simulateur, une femme de 30 ans ayant eu ses premières règles à 14 ans aurait déjà dépensé environ 560 à cette fin ! De quoi convaincre certaines d’investir dans des serviettes hygiéniques réutilisables…

Moins de mauvaises odeurs qu’avec les jetables

Mais pour avoir envie de les adopter définitivement, encore faut-il être convaincue de leur praticité. C’est chose faite pour la YouTubeuse Coline qui semble n’y trouver que des points positifs : “Je ne trouve pas ça inconfortable du tout, bien au contraire”, explique-t’elle ainsi à ses followers sur sa chaîne Eppcoline. “Ce qui est sympa c’est que tu n’as pas l’espèce de petit bruit de sac plastique quand tu fais certains mouvements avec tes jambes, je pense qu’on a déjà toutes vécu ça !” ajoute-t-elle en riant.

Mais ce qu’elle apprécie par dessus tout, c’est que la serviette “reste en place” : “tu n’as pas le truc relou des petites oreilles qui se décollent, qui glissent sur le côté, de ton sang qui glisse dans ta culotte”. A ce sujet, les avis semblent diverger chez celles qui se sont improvisées testeuses. Pour certaines, comme Cherry de Lavis de Cherry, faire tenir une serviette lavable semble être un combat perdu d’avance. “Il faut choisir une lingerie avec des élastiques qui tiennent”, conseille de son côté Maud de Maman Mammouth qui admet que “les protections hygiéniques lavables ont tendance à bouger un peu”. Celle qui en utilise depuis un an déjà est aussi ravie de ne plus souffrir d’aucune allergie ni irritation. “Le tissu étant respirant, j’ai également trouvé qu’il y avait bien moins de mauvaises odeurs qu’avec des jetables”, ajoute la mère de famille, décidément très emballée.

Le prix à payer : la “corvée” du lavage

Mais peut-on vraiment compter sur leur qualité d’absorption ? Cela dépend, répond à ce propos Catherine, une adepte des serviettes hygiéniques lavables : “J’ai une amie qui m’en avait envoyé une qu’elle avait faite elle-même et ce n’était pas top au niveau absorption, du coup j’ai investi dans une “vraie”. Tu en as des plus ou moins absorbantes, il faut choisir celle qui te convient !”. Depuis qu’elle a trouvé chaussure à son pied, tout va bien pour la jeune femme qui n’hésite pas à en mettre pour sortir et même partir en voyage. ‘Tu as une pochette généralement fournie pour ranger les serviettes sales quand tu es dehors”, explique-t-elle à celles qui se demanderaient comment elle procède pour le change, en étant loin de chez elle. Une fois rentrée, Catherine se contente juste de “les faire tremper 5 minutes dans l’eau froide et de les laver à la main”. Une tâche qui peut paraître contraignante, mais qui lui semble dérisoire comparée à la liste des avantages.

Coline elle, préfère les laver en machine à 60°c, mais non sans les avoir prélavées avec un bon savon : “Ça m’arrive parfois qu’elles ressortent de la machine et qu’il y ait encore des petites taches”, admet la YouTubeuse qui n’estime pas pour autant qu’elles sont sales… De petits bémols qui ne sauraient venir entacher la bonne réputation de ces serviettes si archaïques et pourtant tellement en adéquation avec les préoccupations modernes…