« Leurs enfants après eux » de Ludovic et Zoran Boukherma : la critique
On les avait quittés sur un naufrage étonnant. «L’année du requin » le précédent film des frères Ludovic et Zoran Boukherma, qui après un très réussi « Teddy », sombrait dans le grotesque. En se lançant dans l’adaptation de «Leurs enfants après eux », le deuxième livre de Nicolas Mathieu, les talentueux jumeaux s’attaquaient à une montagne. Couronné du Prix Goncourt en 2018, le roman est devenu en quelques années la pierre angulaire de la littérature contemporaine française, ancrée dans le réel et le social.
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L’écrivain, compagnon de la princesse de Monaco Charlotte Casiraghi, s’est lui-même fortement impliqué dans le film, laissant les Boukherma prendre quelques distances avec son roman. Mais l’essentiel est là. Nous voilà donc à Epinal en 1992, dans les pas d’Anthony (Paul Kircher), ado qui se cherche, qui joue à Sonic tout en rêvant de filles. Ses parents s’engueulent, son père picole, peut être soumis à des accès de violences incompréhensibles sous le regard d’une mère passive et dépassée. Mais quand Anthony rencontre Stéphanie, son univers va changer. Et il va lui falloir un sacré paquet d’années pour la conquérir.
Gilles Lellouche et Ludivine Sagnier incarnent des parents perdus
Durant près de 2h30, les Boukherma font le job, dépeignent cette France des années 90 qui veut encore « chasser les arabes », mais qui s’unira le 12 juillet 98 en finale de la Coupe du monde. Pour cet...