Est-il réellement possible de mourir d’un cœur brisé suite à une rupture ?

Le cœur d’Helen s’est arrêté de battre à cause du stress d’une rupture. On la voit ici avec ses deux garçons. [Photo: SWNS]
Le cœur d’Helen s’est arrêté de battre à cause du stress d’une rupture. On la voit ici avec ses deux garçons. [Photo: SWNS]

Une maman a confié qu’elle avait failli mourir d’un cœur brisé lorsque son cœur a cessé de battre à deux reprises, suite à sa rupture avec son amour d’enfance.

Helen Ross, 38 ans, a fini dévastée lorsque son premier amour a décidé de rompre avec elle. Helen a alors tenté de se changer les idées en se plongeant dans son travail de mannequin.

Elle est donc partie en Floride pour un projet de mannequinat de deux semaines, mais son voyage a été interrompu, la jeune femme ayant perdu connaissance dès le premier jour.

Son cœur a lâché une nouvelle fois à l’hôpital, et les médecins ont conclu qu’elle souffrait de cardiomyopathie liée au stress, une maladie parfois surnommée ‘le syndrome des cœurs brisés’.

Cette maladie touche généralement les personnes âgées qui perdent leur partenaire, mais l’équipe qui s’est chargée d’Helen pensent que le traumatisme de sa rupture était à l’origine du problème.

D’après la British Heart Foundation, le muscle cardiaque est soudainement affaibli et cesse de faire circuler le sang correctement chez les personnes atteintes de cette maladie.

“Je n’avais jamais entendu parlé du syndrome des cœurs brisés avant que ça ne m’arrive à moi”, confie Helen qui vit désormais à Canterbury, dans le Kent.

“Je ne pensais pas qu’une rupture puisse me toucher physiquement, au point de mettre ma vie en danger”.

“J’étais perturbée à cause de la rupture, mais je n’imaginais pas avoir le cœur physiquement brisé”.

Helen s’est séparée de son copain de sept ans, Andy, en juillet 2006, lorsqu’elle avait 26 ans. Elle reconnait s’être sentie “inconsolable” et est partie à Orlando pour se changer les idées.

“Je l’aimais tellement et je n’aurais jamais pu imaginer ma vie sans lui, car nous avions déjà commencé à construire notre vie ensemble, nous venions d’acheter une maison”.

“J’étais à Orlando depuis 24 heures et je me sentais bien physiquement, mais je suis tombée dans les pommes d’un coup”, confie-t-elle.

L’équipe de la séance photo a appelé une ambulance, et la jeune femme a été emmenée à l’hôpital, où elle s’est réveillée 30 minutes plus tard.

“Les médecins et les infirmières étaient vraiment fantastiques, ils m’ont expliqué que je devais passer la nuit sous observation afin qu’ils surveillent mon cœur”, confie Helen. “Une infirmière m’a demandé comment je me sentais et si j’avais bien dormi, et je lui ai répondu que ça allait. Pour moi, je venais de dormir comme un loir”.

“Elle m’a confié que mon cœur s’était arrêté de battre pendant que je dormais. J’étais sous le choc et je n’arrivais pas y croire, j’aurais pu mourir ! Mais bizarrement, mon cœur s’était remis à battre lorsque les médecins sont arrivés à toute vitesse avec un défibrillateur quelques secondes plus tard. Un beau “coup de bol” selon eux”.

Les médecins étaient troublés par l’arrêt soudain du cœur d’Helen et ignoraient comment expliquer pourquoi le cœur d’une jeune femme en bonne santé pouvait s’arrêter comme ça, de manière visiblement aléatoire.

Elle leur a confié qu’elle avait récemment rompu avec son copain, et ils lui ont confié qu’il s’agissait sûrement de l’origine du problème.

“Je leur ai expliqué que la rupture avait été difficile et que j’étais dévastée. Ils ont acquiescé et immédiatement conclu qu’il s’agissait de la raison”, explique-t-elle.

“Je ne pensais pas qu’une telle chose puisse arriver. Ils m’ont expliqué que ça n’était pas si rare chez les personnes âgées qui perdent leur partenaire, mais que c’était moins courant chez les personnes aussi jeunes que moi”.

Le mannequin Helen Ross a failli mourir à cause d’un cœur brisé [Photo: SWNS]
Le mannequin Helen Ross a failli mourir à cause d’un cœur brisé [Photo: SWNS]

Helen a été ramenée chez elle et soignée au Scunthorpe General Hospital, avec son papa à ses côtés. Elle vit désormais avec ses deux fils, Hugo, six ans, et Henry, cinq ans, et dirige un commerce de tapis de selles de chevaux.

La maman confie avoir appris à ne plus dépendre autant d’un homme.

“J’ai appris à me concentrer sur le positif et tout ce qui va bien dans ma vie, et à m’aimer davantage. Je sais que je ne me mettrais plus jamais dans une telle position”, confie-t-elle.

Lorsqu’un couple ou deux membres d’une famille décèdent quasiment en même temps, il est normal d’attribuer le second décès à un cœur brisé. Mais, le traumatisme d’une rupture peut-il vraiment avoir un impact similaire ?

La British Heart Foundation décrit le syndrome de takotsubo comme une “maladie temporaire qui affaiblit ou paralyse le muscle cardiaque. Le ventricule gauche, l’une des chambres du cœur, change ainsi de forme”.

Cela peut-être lié à un choc. “Environ trois quarts des personnes qui souffrent du syndrome de takotsubo ressentent un stress émotionnel ou physique important avant de se sentir mal”, confie l’organisation.

Ce stress pourrait inclure les ruptures.

Une personne peut avoir un rythme cardiaque irrégulier ou un cœur trop faible pour faire circuler le sang correctement dans le corps à cause du syndrome des cœurs brisés.

La plupart des gens s’en remettent : le stress disparaît et le cœur retrouve sa forme normale. Mais dans certains cas extrêmes, comme celui d’Helen, la transformation du cœur peut entraîner une crise cardiaque, voire la mort.

Un porte-parole de Cardiomyopathy UK, Dr Daniel Hammersley, confie : “La maladie entraîne un affaiblissement temporaire des muscles cardiaques, et le cœur ne fait plus circuler le sang correctement”.

“Ceci est associé à des événements à l’origine d’un stress et d’émotions intenses dans certains cas. Les patients qui développent cette maladie souffrent généralement de douleurs thoraciques ou d’essoufflements”.

“Heureusement, dans la majorité des cas, le cœur se remet au bout de quelques semaines. C’est une maladie rare. Elle concerne davantage les femmes que les hommes. En général, elle touche les personnes âgées d’une cinquantaine ou d’une soixantaine d’années, mais elle touche parfois également d’autres tranches d’âges”.

Marie Claire Dorking