9% des Françaises ont été victimes d’un viol sur leur lieu de travail

Une étude accablante sur les violences et agressions sexuelles au travail vient de révéler des chiffres qui glacent le sang. Il y a encore (beaucoup) de boulot pour que les femmes arrêtent d’être traitées comme des bouts de viande.

Vous pensiez que ça allait mieux, qu’il y avait une prise de conscience générale, qu’on avait avancé depuis #Metoo, que deux ans après l’affaire Weinstein la femme n’était plus considérée par certains comme une proie ? On ne veut pas plomber l’ambiance, mais les agressions sexuelles dans le milieu professionnel sont loin d’être de l’histoire ancienne. Une étude a été menée par l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes. Elle s’est intéressée au sexisme au travail à l’échelle européenne et les résultats font mal.

L’Institut français d'opinion publique a interrogé des femmes françaises mais aussi allemandes, espagnoles, italiennes et anglais à hauteur d’environ un millier par pays. On n’est donc pas sur un petit micro-trottoir où on interroge les trois passantes qui passaient par là. Et c’est pour ça que les résultats sont d’autant plus navrants.

L’envers du décor

Parmi les sondées, 11% ont révélé avoir eu "un rapport sexuel 'forcé' ou 'non désiré' avec quelqu'un de leur milieu professionnel” dont 9 % des Françaises. c’est ce qu’on appelle un viol.

Graphique tiré de l'étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes.
Graphique tiré de l'étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes.

46% des sondées ont avoué avoir subi des sifflements, gestes ou regards déplacés alors que 37% ont déjà entendu des remarques sexistes sur leur physique ou leur tenue de la part de leurs collègues. 18% ont déjà été touchées sans leur consentement sur une zone érogène (genre mains aux fesses ou sur les seins, toujours très sympa quand on n’a rien demandé). Pour 9%, c’est un lot quotidien de pressions en tout genre pour “obtenir un acte de nature sexuelle” en échange d’une promotion par exemple. Bref, que des trucs très agréables qui ont lieu dans un endroit où on passe 9 heures par jour.

Graphique tiré de l'étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes.
Graphique tiré de l'étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes.

En France, 55% des employées ont déjà été victimes d’une forme de sexisme ou de harcèlement sexuel au travail au cours de leur vie pro et 30% ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement au bureau. On continue ?

Et les plus touchées sont...

L’autre bilan de l’enquête ? Ce sont les jeunes femmes qui sont les plus impactées avec plus de 42% des Européennes de moins de trente ans qui ont été au moins une fois victime de violences sexistes ou sexuelles au cours de ces douze derniers mois. Et plus encore les femmes bisexuelles et lesbiennes, qui sont pas moins de 36% à avoir subi une agression sexuelle au cours de l’année qui vient de s’écouler.