Comment expliquer l’alexithymie, ou l’incapacité à parler de ses émotions ?

L’alexithymie toucherait environ 10% de la population. Comment reconnaître ce phénomène et quelles sont les solutions ? Éclairage d’une spécialiste.

Peur, colère, tristesse, dégoût, surprise et joie. Ces émotions de base et universelles sont les premières que l’être humain ressent. Pourtant, si tout monde est normalement en mesure de les reconnaître et de les différencier, environ 10% de la population serait incapable de prendre conscience de ses émotions et de les exprimer. Mais, il ne faut cependant pas croire qu’une personne alexithymique ne ressente rien. Elle éprouve ses émotions physiquement, sans pour autant pouvoir les identifier et les verbaliser.

Qu’est-ce que l’alexithymie ?

Concrètement, « la personne dira qu’elle se sent mal, sans savoir si elle est en colère, triste ou frustrée », explique Delphine Grynberg, maître de conférence en psychologie à l’Université de Lille au laboratoire SCALab et co-auteure de l’ouvrage « L’alexithymie, comment le manque d’émotions peut affecter notre santé » (ed. Deboeck). Les personnes alexithymiques ont également du mal à pratiquer l’introspection. « Elles manquent d’intérêt pour la dimension affective et émotionnelle, mais auront tendance à préférer parler de sujets plus concrets comme la pluie et le beau temps pour éviter les discussions plus profondes sur soi-même », souligne la spécialiste.

Il existe deux types d’alexithymie. L’alexithymie primaire et secondaire. La première « est considérée comme un trait de personnalité déterminée génétiquement », affirme la spécialiste. La seconde, liée à un...

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