Le féminin sacré dans le collimateur des spécialistes des dérives sectaires

Libérer son « énergie féminine » pour renouer avec sa « puissance cachée », « harmoniser » son cycle menstruel… La théorie ésotérique du « féminin sacré » inquiète les spécialistes des dérives sectaires, qui dénoncent des pratiques non réglementées, voire un risque de rupture familiale.

L’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (Unadfi) a reçu les premiers signalements sur le féminin sacré il y a maintenant quatre ans. Selon sa porte-parole Pascale Duval, le phénomène est en « phase de croissance ». Elle en veut pour preuve les témoignages de proches s’alarmant de l’isolement progressif d’une conjointe ou d’une mère participant à des sessions de sudation en hutte et autres expériences de chamanisme.

Un constat partagé par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), domaine d’action qui fait l’objet d’assises nationales les 9 et 10 mars au ministère de l’Intérieur. La Miviludes a ainsi dénombré une quinzaine de saisines sur le « féminin sacré » depuis 2014, sans compter les signalements reçus sous une autre appellation, notamment « New Age ».

Ce concept « fourre-tout » englobe des pratiques « qui n’ont pas grand-chose à voir entre elles », estime Camille Sfez, autrice du livre « La puissance du féminin » et organisatrice de cercles de femmes. Cette psychologue clinicienne considère le « féminin sacré » comme un courant de développement personnel associé à une recherche de spiritualité.

Il fait l’objet d’une abondante littérature - guides de développement personnel, oracles - et se décline à travers une variété de propositions plus ou moins occultes : des soins énergétiques, des...

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