EN IMAGES - Fabrice Luchini fête ses 69 ans : 15 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur le comédien
Au cours de ses entretiens et autres passages télévisés, Fabrice Luchini se lance souvent dans des tirades mémorables et hilarantes, mais parle finalement peu de lui. Des rumeurs autour de sa sexualité à sa fascination débordante pour Marlène Jobert, en passant par sa relation tumultueuse avec sa fille Emma, retour en quinze anecdotes sur un acteur étonnamment pudique, qui fête ses 69 ans ce dimanche 1er novembre.
Autrefois coiffeur et animateur de boîte de nuit, le comédien a longtemps patienté avant de connaître la consécration, qui survient en 1990 avec La Discrète. Amoureux des lettres et du théâtre, il est aussi un ancien client assidu de la prostitution, qui a longtemps défendu sa vision du couple libre. Le décès de sa mère le transforme et il assure qu’il mène désormais "une vie de préretraité".
De Robert à Fabrice
Né le 1er novembre 1951, Fabrice Luchini grandit dans le 18e arrondissement de Paris, près de la butte Montmartre, où ses parents travaillent en tant que primeurs. Un quartier dans lequel il revient s’installer des années plus tard, s’inscrivant "clairement dans un retour aux sources", comme le confie sa fille Emma au JDD en 2014. Enfant, il se prénomme Robert. Dans le deux pièces familial, il partage sa chambre avec ses deux grands frères, Alain et Michel. À l’âge de treize ans, Robert Luchini débute en tant qu’apprenti coiffeur avenue Montaigne et devient Fabrice, "pour plaire aux riches" selon le JDD.
Des souvenirs plein la tête
Dans sa jeunesse, Fabrice Luchini est fasciné par Marlène Jobert. Invité sur le canapé de Michel Drucker en 2016, il lâche en toute élégance : "Sur Marlène Jobert, j'ai dû me tirer sur la tige cinq, six fois par jour". De passage dans l’émission On n’est pas couché en 2015, il révèle que la comédienne était l’une de ses clientes lorsqu’il travaillait dans le prestigieux salon Chez Alexandre, avenue Matignon. Une nouvelle fois en roue libre, il raconte : "J'étais coiffeur, spécialiste de brushing, mise en plis et nuque de Joe Dassin. N'oublions jamais que je suis le seul acteur français qui a fait la nuque de Joe Dassin et j'ai fait aussi l'épilation de Marlène Jobert. Je connais le maillot, je maîtrise totalement. J'ai tellement aimé faire ce métier d'assistant coiffeur, que quand je voyais ces femmes... C'est tellement branchant les dessous féminins !"
"Tu ne réussiras pas, parce que tu n’es pas sexué"
Fabrice Luchini se souvient de ses débuts en tant que comédien lors d’un entretien accordé à Télérama en 2012. Celui qui a fait ses premiers pas dans le métier chez des cinéastes comme Eric Rohmer et Claude Chabrol se souvient d’une remarque en particulier : "À mes débuts, j'ai été reçu par un agent très connu, qui m'a dit : 'Je ne te prends pas et, à mon avis, tu ne réussiras pas, parce que tu n'es pas sexué. Quand tu joues, on ne sait pas si tu es homo ou hétéro.' Je suis reparti extrêmement accablé". Force est de constater que ce producteur a eu faux sur toute la ligne.
"Tout le monde a cru que j’étais homo"
Interviewé par Télérama en 2012, le comédien revient sur les rumeurs persistantes autour de sa sexualité. "En fait, pendant vingt ans, tout le monde a cru que j'étais homo : un acteur si maniéré ! Mais j'étais obsédé par les femmes, client des prostituées dès l'âge de 15 ans, affirme-t-il. J'étais ce que Céline appellerait un 'tracassé du périnée', un chercheur. Parallèlement, mes amitiés étaient masculines, et souvent homosexuelles. Déjà à 14 ans, dans la coiffure j'étais entouré d'homos. Je suis comme un poisson dans l'eau avec l'homosexualité."
"J’ai essayé une fois avec un bonhomme"
En roue libre pendant une interview pour Têtu en 2009, l’acteur n’est pas avare en anecdotes et se confie sur son rapport à l’homosexualité. "Dans un documentaire qui m'est consacré, Frédéric Mitterand dit qu'il m'aimait beaucoup mais qu'il a tout de suite vu que j'étais 'girl oriented'. Je n'en revenais pas qu'il dise un truc pareil !, explique-t-il. Mais oui, à une époque, j'allais mal et je me disais que j'étais peut-être un homo refoulé. J'ai essayé une fois avec un bonhomme, mais ce n'était pas ça. Ca m'a... bouhh... troublé. Je n'ai pas été jusqu'à la sodom'. J'adore dire ce mot : la sodom'."
Une époque "trop sérieuse"
En 2009, Fabrice Luchini se confie sans fard sur sa sexualité lors d’un entretien accordé au magazine Têtu. S’il estime ne pas être "obsédé", il assure avoir "beaucoup fréquenté les bordels et les putes". "Dans les partouzes, maintenant on imagine Patrick Sébastien, mais pas des penseurs tels que Barthes", ajoute-il, déplorant une époque "trop sérieuse". Il admet qu’il regrette certaines soirées folles passées au Palace, notamment en compagnie de Mick Jagger.
"Je n’ai jamais vécu le couple"
Discret sur sa vie privée, Fabrice Luchini n’hésite parfois pas à se lancer dans des saillies mémorables pour éluder les sujets qu’il refuse poliment d’aborder. En 2007, l’amoureux des lettres donne par exemple sa vision du couple à sa manière face à Mireille Dumas, sur le plateau de Vie privée, vie publique.
"Le couple est une chose fascinante parce que c’est pour les autres aussi, assure-t-il. On indique aux autres qu’on est ensemble. Ça ne peut pas fonctionner dans le face-à-face sans les amis, d’où l’horreur des couples d’amis en vacances. Ce qui est horrible dans le couple, c’est que plus personne n’est sexualisé. […] Le couple, dans le mauvais côté, c’est pour se fuir soi, c’est-à-dire l’individu totalement incomplet cherche dans l’autre la complétude. […] Mais il y a le couple fusionnel qui est intéressant, il y a le couple normal, […] ça peut être magnifique. Je ne juge aucun couple, je pense qu’il n’y pas de solution." Lorsque l’animatrice lui demande s’il a vécu une telle expérience, le comédien répond du tac au tac : "Je n’ai jamais vécu le couple. Jamais. Personne ne m’a dit : 'Va chercher le pain'. Jamais, à part ma mère !"
Le couple : "un problème qui [le] fascine"
S’il rejette l’image sociale du couple et admet que ce mode de vie n’est pas le sien, Fabrice Luchini reconnaît être totalement fasciné par le sujet face à Mireille Dumas. "Je ne dis pas du mal hein des couples, je dis que c’est du boulot, déclare-t-il dans Vie privée, vie publique en 2007. Le désir, 20 ans après, comment ils se remontent dessus, c’est du boulot ! Comment ils font pour se reprovoquer de la libido ? 20 piges, ils connaissent tout… Non mais attendez, ça c’est une vision négative mais la vision positive c’est échapper à la solitude. Il n’y a rien de plus déprimant que d’être seul. […] Ce que j’essaye de vous dire, c’est que le couple référentiel qu’on admire est un lieu de revanche, est un lieu d’animosité. Ce n’est pas un lieu béni, ce n’est pas vrai ! C’est un lieu de frustration, […] c’est un lieu qui peut être minable ou grandiose. […] C’est passionnant le couple ! On ne peut pas le réduire, c’est un problème qui me fascine !"
Un père absent
À l’occasion de la sortie du film Un début prometteur, Emma Luchini revient sur sa relation tumultueuse avec son père, qui était souvent absent. "J’ai une mère formidable, je n’ai jamais grandi avec Fabrice. C’est pourquoi je l’ai toujours appelé par son prénom, confie-t-elle. En revanche, le goût des beaux textes, des auteurs, c’est lui. Je voulais devenir écrivain, mais j’ai été écrasée par la simple idée d’écrire. Mon père était trop encombrant." En découvrant que sa fille se lançait dans la réalisation, l’acteur ne l’a pas soutenue. "Lui dire que je voulais réaliser, c’était comme lui annoncer que je voulais me prostituer, ajoute-t-elle. Une catastrophe. Il a tout fait pour me décourager."
"Je n’étais pas prêt pour être père"
En 2015, Fabrice Luchini est à l’affiche du film Un début prometteur, réalisé par sa fille Emma, née en 1979 de sa relation avec Cathy Debeauvais. Invités sur le plateau du JT de France 2 à l’occasion de la sortie du long-métrage, l’acteur et la cinéaste se confient sur leur relation, qui n’a pas toujours été simple. "Je n’ai pas été… Voilà, ça s’est réconcilié après. Les premières années n’ont pas été évidentes", commence par expliquer l’artiste, un brin gêné, à Marie Drucker. Profondément touché après la diffusion d’un sujet autour de leur collaboration, ce dernier se dit particulièrement fier du travail de sa fille. "Ça n’a pas été facile pour toi au début, lui lance-t-il. Tu ne savais pas me situer, tu croyais que j’étais un cousin. […] J’étais un petit ambitieux vaniteux et j’étais pas prêt pour être père du tout, du tout, du tout." Il ajoute ensuite, en s’adressant à Marie Drucker : "Je n’ai pas été mauvais à quatorze ans, où elle a traversé des périodes délicates. J’ai été bon à partir de quatorze ans".
De rares confidences
En octobre 2017, Fabrice Luchini fait la couverture du magazine Vanity Fair. Une fois n’est pas coutume,il revient sur sa longue relation avec Cathy Debeauvais, qu’il décrit comme "une passionnée de théâtre, ex-secrétaire de rédaction au magazine Challenges, dont les parents travaillaient avec Jean Vilar". L’acteur se confie également sur les regrets vis-à-vis de l’éducation de sa fille, qui "l’appelait par son prénom, le disait 'boucher' sur les fiches de renseignements scolaires". "Ça va mieux, mais je n'ai pas été un père terrible", reconnaît-il.
"Gloire à ma mère !"
Fabrice Luchini estime qu’il doit énormément à sa mère Hélène, décédée en 2008. "Je suis le produit de ma maman. C'est elle qui m'a mis dans le bus 80. C'est elle qui est responsable de tout. Gloire à ma mère !", déclare-t-il lors d’une interview pour L’Express en 2002. Une référence à la ligne de bus qui le transportait du 18e arrondissement aux beaux quartiers de Paris, où il débute en tant que coiffeur.
"La vraie femme de sa vie"
En 2014, Le Journal du Dimanche consacre un portrait à Fabrice Luchini, croisé avec des propos de sa fille Emma. Celle-ci explique comment le décès de la mère du comédien, "la vraie femme de sa vie", l’a transformé. "J’ai mis des années à comprendre que ce mot, ‘normal’, n’était pas péjoratif. Toute sa vie, Fabrice a été un homme de l’extérieur qui sortait comme un hystérique et ne pouvait se fixer, déclare Emma Luchini. Il avait besoin de se greffer, à des bandes, des couples, des soirées. L’idée de se retrouver à deux l’angoissait. Puis, tout a changé."
"Je mène une vie de préretraité"
Le Journal du Dimanche tente de tirer quelques informations à l’artiste sur la femme avec laquelle il a accepté de tenter ce qu’il redoutait et fuyait autrefois, la vie à deux. Avec un sourire, celui-ci déclare simplement : "Je mène une vie de préretraité, comme dirait Flaubert, une 'vie morne et tranquille, où les phrases sont des aventures'". En novembre 2019, Non Stop People assure qu’il serait en couple avec la metteuse en scène Emmanuelle Garassino, qui a collaboré avec lui sur son spectacle intitulé Des écrivains parlent d’argent. Dans un documentaire sur la star datant de 2018, elle affirme à son sujet : "Il a de plus en plus de facilité avec les choses du quotidien".
"Je suis misanthrope"
Lors de son entretien pour Vanity Fair réalisé pour le numéro d’octobre 2017, Fabrice Luchini révèle avoir énormément de mal à tisser des liens solides avec les personnes qu’il fréquente : "Je suis misanthrope. C'est périlleux de s'attacher, d'avoir des amis ; d'ailleurs je n'en ai qu'un". Ce dernier, l’écrivain Claude Arnaud, déclare : "Fabrice a longtemps été trop obnubilé par son propre destin. Il a une faible aptitude à créer des relations réelles. Quand la lumière s'éteint, quand le public disparaît, c'est dur. Derrière ce verbe étincelant, il y a des gouffres, des failles immenses".