"Faire une fausse couche" : pourquoi il faut (enfin) en finir avec cette formulation

"Finissons-en avec l’expression "faire une fausse couche", parce que rien n’est faux, et que tout est vrai." En 2022, en France, une grossesse sur quatre se solde par une fausse couche dans les vingt-deux premières semaines d’aménorrhée, soit au cours du premier trimestre, détaille la tribune signée par le collectif "Fausse couche, vrai vécu" dans les colonnes du Monde, ce dimanche 27 mars 2022. Au total, 200 000 femmes traversent cette épreuve chaque année.

Et pourtant, le sujet est encore profondément tabou. Au lieu de parler de fausse couche, le collectif milite pour parler plutôt d’un "arrêt naturel de grossesse". "Parce que nous ne faisons pas les fausses couches, mais les subissons. Et que les mots pèsent sur nos esprits, dictent nos pensées et influencent nos actes. Parlons d’arrêts naturels de grossesse. Car c’est bien ce dont il s’agit et ce que nous vivons dans nos corps", confient les autrices de ce texte. Pour elles, l’expression fausse couche "culpabilise et invisibilise".

Un événement traumatique et encore trop souvent banalisé

"Subir un arrêt naturel de grossesse, c’est pour de nombreuses femmes un événement traumatique", rappelle la tribune. Contractions, hémorragies parfois abondantes et qui peuvent durer plusieurs jours, solitudes extrême, silence total, sentiment de vide… Les conséquences physiques et psychologiques sont nombreuses et parfois lourdes. Jusqu’à ressentir de la culpabilité et de la honte face à sa propre (...)

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