Fanny Ardant : « Oser, c’est être vivant »

Elle sublime « les Jeunes Amants », une romance solaire et émouvante entre une septuagénaire et un quadragénaire. Cette actrice fascinante est irrésistible.

Carine Tardieu, la réalisatrice, dit qu’il fallait du courage pour accepter ce rôle. Partagez-vous ce sentiment ?
Fanny Ardant -
Non, car je suis actrice et je peux tout jouer, même l’ennemi public numéro un. Et puis, c’est quoi, le courage ? Se montrer aux autres sans fard ? Je ne crois pas car, quand je joue, je ne pense pas aux autres. Je vis. Et je suis au service d’un cinéaste. En l’occurrence, Carine voulait que Shauna soit une femme sans séduction, pas une cougar. Elle m’a utilisée avec mon âge, avec ce que je suis, en me filmant avec ma laideur, sans concéder de compromis à l’artiste sur le maquillage ou la lumière. J’aimais que ce parti pris renvoie à l’intelligence des hommes : on part trop souvent du principe qu’ils sont un peu abrutis et ne peuvent tomber amoureux que d’une femme sculpturale de 25 ans. C’est très méprisant à leur égard.

C’est l’intelligence de ce regard qui vous a conquise ?
Fanny Ardant - C’est l’amour absolu entre cette femme et cet homme, qui dépasse les préjugés, qui va contre la raison, qui gêne notre société... Leur alchimie dépasse le « bon sens commun ». Leur amour est comme un château enchanté dans lequel personne ne peut entrer. Je trouve dingue qu’en 2021 des histoires comme celle-ci continuent à choquer. Elles ont pourtant toujours rempli la littérature, d’Œdipe à Balzac. C’est vieux comme le monde, même si le cinéma l’a...

Lire la suite sur Femina.fr

A lire aussi