"Il faut éduquer les parents à ne pas négliger la douleur" : voici comment bien réagir face aux maux de ventre d'un enfant, selon un gastro-pédiatre

"J’ai mal au ventre", cette plainte est tellement fréquente chez l’enfant qu’elle n’est pas toujours prise au sérieux. Or, elle le devrait. Pour informer le grand public, les sociétés pédiatriques européennes* ont lancé en avril dernier une campagne pour faire connaître et reconnaître les douleurs abdominales fonctionnelles, première cause d’absentéisme dans le monde. 30% des enfants d’âge scolaire seraient touchés. Décryptage avec le Dr Marc Bellaïche, gastro-pédiatre à l’Hôpital américain (92), à l’hôpital Robert Debré (Paris) et membre du conseil d’administration du groupe francophone d’hépato-gastro-entérologie et nutrition pédiatrique.

Il n’existe pas de fausse douleur. Face à une irritation, une contrariété, un stress, tous les enfants ont, à un moment ou un autre, une plainte abdominale, en raison du lien maintenant bien établi entre l’intestin et le cerveau. Certains enfants arrivent à la dévier. Mais pour 30% d’entre eux, c’est impossible. Ils souffrent d’hypersensibilité viscérale. Leur intestin est perméable avec une hyperactivation du système immunitaire et une hyperexcitabilité des neurotransmetteurs. Comme c’est différent des voies classiques de la douleur, les antalgiques habituels (paracétamol, codéine…) ne fonctionnent pas. Le microbiote est dit "dysbiotique", les bactéries ne sont pas assez variées, et les mauvaises, celles qui secrètent des gaz, responsables de difficultés intestinales, prolifèrent.

Les douleurs abdominales fonctionnelles, localisées autour (...)

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