Faut-il être des parents justes à tout prix ?

Glisser autant de fèves dans la galette que de petits rois à table, partager le dernier biscuit en quatre… Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour être absolument équitable !

Dans la famille de Sarah, quand on sert du jus de fruits aux enfants, on surveille le niveau du verre à la goutte près, idem quand on remplit les assiettes – pas question de donner plus ou moins aux uns ou aux autres… « Il faut être équitable », estime Sarah, qui craint l'injustice par-dessus tout.

Des parents tenteraient ainsi, à leur manière, de faire contrepoids à l'injustice dans le monde, là où ils ont le contrôle, autrement dit chez eux, en ayant à cœur de se comporter de manière toujours juste, y compris dans les petits détails. Mais jusqu'où ? Si l'objectif est louable, il peut faire naître des confusions : le sentiment d'équité ne naît pas toujours d'une symétrie parfaite…

Une certaine idée de la justice

Zoé, 15 ans, le raconte : « Chez moi, on partage tout au cordeau, ce qui, avec mes trois frères et sœurs, est censé nous rassurer sur la place de chacun. Mes parents sont même capables de couper en quatre un petit biscuit sec. En fait, ça nous laisse plutôt un goût de trop peu, et peut-être aussi du ressentiment contre une certaine idée de la justice… Finalement, on se sent tous un peu lésés, certes à la même enseigne, mais avec de l'amertume, car il ne reste quasi rien pour personne ! »

Le pédopsychiatre Stéphane Clerget* le rappelle : « La justice absolue sur terre n'existe pas, c'est un fantasme ! » Dans le cas de Zoé, il serait alors préférable de donner le biscuit entier à l'un et la fois...

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