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Femmes en entreprise : la parité se fait toujours attendre

L’égalité salariale femmes-hommes évolue “beaucoup trop lentement”. Voici la conclusion du dernier rapport de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques). En moyenne, les femmes touchent toujours 15% de moins que les hommes, à poste, diplôme et ancienneté équivalente. Heureusement, certaines entreprises font leur maximum pour changer les choses.

© Christine Hume
© Christine Hume

Il y a quelques mois, Google se retrouvait au centre d’une polémique. L’un des employés de la firme américaine avait fait circuler un manifeste qui affirmait que si les femmes n’avaient pas de postes à responsabilité, c’était à cause de “différences biologiques”, et non de sexisme. Il considérait donc que “La discrimination visant à atteindre une représentation égale est injuste, clivante, et mauvaise pour les affaires.” Pour lui, la parité et l’égalité salariale n’étaient donc pas une bonne idée.

Forcément, l’affaire avait fait grand bruit, et le salarié en question renvoyé. Son texte avait même été dénoncé par le PDG de Google, Sundar Pichai : “Suggérer qu’une partie de nos collègues ont des caractéristiques qui les rendent biologiquement moins adaptées à ce travail est offensant et mal. C’est contraire à nos valeurs de base et à notre code de conduite, qui attend “de chaque Googler qu’il fasse de son mieux pour créer une culture d’entreprise dénuée de harcèlement, d’intimidation, de biais et de discrimination illégale”.”

L’égalité salariale n’avance pas assez vite

Dans le monde du travail, la discrimination envers les femmes est toujours très présente. La preuve : elles sont toujours moins payées ! En moyenne, une salariée à temps plein gagne mensuellement 14,3% de moins que son homologue masculin, selon le rapport de l’OCDE. Un chiffre qui n’a presque pas changé depuis plusieurs années. A ce rythme-là, les économistes estiment que le fossé entre le salaire des femmes et des hommes n’existera plus… En 2186. Dans 169 ans, donc. Cela peut paraître incroyable, mais c’est pourtant bien vrai.

D’ailleurs, les entreprises de la Silicon Valley sont particulièrement en retard. Selon une étude sur la place des femmes et des minorités au sein des grandes entreprises américaines, le score de parité de Google s’élève à 69 sur 100, tandis qu’Uber fait figure de mauvais élève avec son score de 42 sur 100.

Ces entreprises qui oeuvrent pour la parité

Heureusement, il existe des entreprises qui mettent en oeuvre de grands moyens pour laisser aux femmes la place qu’elles méritent. C’est notamment le cas de Coca-Cola. L’année dernière, Muhtar Kent, ex-PDG de The Coca-Cola Company, avait déclaré à l’occasion du Women’s Forum de Deauville : “Ce n’est pas de la philanthropie : si une entreprise veut fonctionner, elle aurait tort de se priver des talents de tout le monde. C’est pour cela qu’il est important de promouvoir la diversité.”

Ce dernier avait prix l’engagement d’avoir, au sein de son comité de direction, 50% d’hommes et 50% des femmes. Et aujourd’hui encore, cette volonté de parité perdure au sein de l’entreprise. Laurent Turpault, Directeur de la Communication et des Affaires Publiques Coca-Cola-France, l’explique très bien : “Dans le monde, Coca-Cola travaille sur un grand projet qui s’appelle 5BY20. Il s’agit d’un programme qui vise à promouvoir l’émancipation de cinq millions de femmes d’ici 2020, à travers 60 pays. Aujourd’hui, au niveau international, ce programme a permis à 1,7 million de femmes d’obtenir une autonomie financière.”

En France également, de nombreuses initiatives ont été mises en place. La parité parfaite est respectée au sein du comité de direction, mais ce n’est pas tout : “Nous sommes aussi engagés sur le terrain”, précise Laurent Turpault : “Nous sommes partenaires de l’association Force Femmes, présidée par Véronique Saubot, et qui soutient la réinsertion professionnelle des femmes de plus de 45 ans.”

© Coca-Cola
© Coca-Cola

Quand Netflix s’engage pour les femmes

Lorsque le grand public regarde une série, il s’arrête généralement au casting, sans forcément s’intéresser à la réalisation, à la direction. Dans le monde du showbusiness, les rôles des réalisateurs et de showrunners sont généralement confiés à des hommes, mais Netflix compte bien changer les chose. La plateforme de VOD, connue pour ses séries qui mettent en avant les femmes (GLOW, Orange is the New Black…) a décidé de faire son possible pour permettre à des femmes d’accéder à ces postes à responsabilités.

Cindy Holland, Vice-Présidente des contenus “Originals Netflix”, s’explique : “C’est quelque chose qui s’est développé naturellement. Nous pensions qu’il est important que les femmes soient représentées et célébrées à travers toutes les dimensions. Nous voulons refléter toute l’expérience humaine à travers nos programmes. Avoir des femmes fortes parmi les personnages comme l’équipe, et des relations fortes, vraies et pleines de soutien est très important pour cela.”

Autant d’initiatives à saluer, puisqu’elles permettent petit à petit de réduire l’écart injustifié entre les hommes et les femmes dans le monde du travail.

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