« Les Filles d’Olfa » de Kaouther Ben Hania : jamais sans mes filles

Le synopsis

La vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent. Pour combler leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles.

La critique (3/5)

Documentaire au long cours sur six ans - « Zaineb n’aime pas la neige » -, faux docu sur un fait divers - « Le Challah de Tunis », film intégralement composé de plan-séquence - « La Belle et la meute » -… depuis le début de sa carrière, la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania cherche des formes narratives nouvelles pour raconter au mieux les histoires qui la questionnent. Pour « Les Filles d’Olfa », elle a imaginé un dispositif extrêmement élaboré : deux actrices interprètent les deux filles disparues d’Olfa, qui peut elle-même être remplacée pour la reconstitution des scènes les plus dures - parfois la vraie Olfa côtoie son double, ce qui provoque un vrai trouble à l’écran. Cela donne au film une forme hybride, très originale mais qui en fait aussi sa limite. Difficile d’être pleinement ému quand on se demande si les larmes coulent vraiment.

Finalement, l’intérêt du film ne procède pas de la forme mais du fond. Rarement la Tunisie de l’après-révolution n’avait été montrée sous un jour aussi sombre, avec ces jeunes filles qui pensent devenir libres en portant le hijab et qui vont, peu à peu, sous l...


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