François Cluzet (« Encore une journée divine ») : « Aujourd'hui, je cherche l'inédit »

François Cluzet

Vingt-cinq ans après sa dernière apparition sur scène, l'acteur se lance un défi pour son retour au théâtre avec « Encore une journée divine »*. Un monologue fulgurant, un numéro d'équilibriste, mis en scène par Emmanuel Noblet, adapté du roman de Denis Michelis. Aussi habile dans l'humour que dans le tragique, François Cluzet interprète un psy qui, interné à son tour, utilise son savoir pour sortir et ne pas affronter ses démons. Echange avec un virtuose dont la générosité n'a d'égale que la franchise.

Que fallait-il pour vous convaincre de remonter sur scène ?

Un challenge. J'ai commencé au théâtre dans des comédies de boulevard, puis j'ai eu la chance de travailler avec les plus grands, d'André Engel à Alain Françon. Je cherchais quelque chose qui soit une remise en question pour marquer mes cinquante ans de carrière. Quand j'ai reçu le texte adapté par Emmanuel Noblet, accompagné d'un très joli mot, j'ai été séduit par la force de son verbe, la puissance de ses convictions et la complexité de ce seul-en-scène.

Les ruptures de ton sont nombreuses, les émotions contradictoires. C'est ce qui vous intéressait ?

Absolument. Il me permet d'aller chercher mon clown, mais aussi la noirceur quand il glisse vers le thriller psychologique. Au début, ce psy interné n'a qu'une idée en tête : montrer qu'il va bien pour sortir au plus vite, convaincre qu'il ne s'agit que d'une « petite dépression hivernale ». Il fait son numéro de charme avec fantaisie, habileté et assurance. Mais comme ça n'a aucune incidence sur le psychiatre et l'infirmière qui le prennent en charge, le vernis craque. On comprend qu'il n'est pas là pour rien, et un jeu se met en place avec le spectateur, qui s'interroge : « Qu'a-t-il fait pour être ici ? » Il y a de grands moments de légèreté à jouer, mais d'autres seront plus douloureux pour moi.

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