"Quand on a fui notre pays, on cherchait la paix" : entre déclassement et reconnaissance, le témoignage de Raghad Charif, réfugiée syrienne

Le parcours de Raghad Charif, syrienne réfugiée en France depuis 2015, ressemble à celui de très nombreux autres exilés arrivés en France. De nombreux diplômes en poche, une expérience professionnelle riche et complète dans le pays d'origine et pourtant, presque aucune possibilité d'exercer en France. Ces difficultés surviennent pour des raisons variées, mais les conséquences sont souvent les mêmes : le déclassement et un sentiment d'impuissance.

"J'ai travaillé dans la recherche scientifique à la faculté de sciences de l'université d'Alep, dans le secteur de zoologie. J'ai fait ce travail pendant 25 ans. Avant de quitter le pays, j'étais responsable des travaux pratiques", explique Raghad. Après plusieurs années à rester vivre en Syrie malgré la guerre et les difficultés quotidiennes, Raghad, son mari Hassan, sa mère Joumana et l'un de ses fils, Omar, n'ont eu d'autre choix que de s'enfuir en 2015. Ils avaient bien conscience que le parcours administratif en France serait difficile, mais cet aspect n'a pas été un frein : "Quand on a envisagé de s'enfuir, on n'a pas pensé à ça ni au côté financier, on cherchait la sécurité et paix."

Quelques mois après son arrivée en France, Raghad a pu bénéficier d'une formation linguistique de 100 heures dans le cadre de son accueil, grâce à l'Ofii (Office français de l'Immigration et de l'Intégration). Elle a ensuite suivi trois autres formations, car "100 heures de cours de français n'étaient pas suffisantes" pour elle. Même si elle a aujourd'hui (...)

(...) Cliquez ici pour voir la suite