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"J'ai trop menti" : la triste raison pour laquelle Géraldine Nakache volait les vêtements de ses amies

PARIS, FRANCE - NOVEMBER 29: Géraldine Nakache wears a black dress, a golden necklace, outside the GQ - Men Of The Year Awards 2022 at Hotel Kimpton St Honore Paris on November 29, 2022 in Paris, France. (Photo by Edward Berthelot/Getty Images)
"J'ai trop menti" : la triste raison pour laquelle Géraldine Nakache volait les vêtements de ses amies (Photo by Edward Berthelot/Getty Images)

Ce mercredi 30 novembre 2022, Géraldine Nakache fait partie des invités du "Late avec Alain Chabat" sur TF1. Actrice et réalisatrice, elle a fait ses armes sur la chaîne "Comédie!" avant de se lancer sur grand écran. Et si son film "Tout ce qui brille" est devenu culte depuis sa sortie en 2010, c’est peut-être parce que l’histoire que nous conte Géraldine Nakache ressemble à celle de beaucoup d’autres jeunes femmes, et notamment la sienne.

Dans "Tout ce qui brille", Géraldine Nakache et Leïla Bekhti campent les rôles d’Ely et Lila, deux banlieusardes qui rêvent de paillettes et de luxe, et qui, pour donner l’illusion d’une vie flamboyante, n’hésitent pas à inventer mensonges et merveilles, quitte à pousser l’histoire un peu trop loin. Sorti en 2010, le film a été un véritable succès, propulsant les deux actrices sur le devant de la scène. Un véritable succès pour Géraldine Nakache qui l’a réalisé et s’est directement inspirée de sa propre histoire de vie. Car elle-même a pendant longtemps nourri des complexes liés à sa condition sociale.

Vidéo. La Minute de Géraldine Nakache

Une adolescence bourrée de complexes

Née le 16 février 1980 à Suresnes, Géraldine Nakache a grandi à Puteaux, "dans une résidence HLM calme, il n’y avait pas de voitures qui brûlaient" comme elle le confiait en février 2022 dans le podcast d’Apple, "Habitudes". Et si elle refuse à juste titre d’user les poncifs et clichés si désuets qui entourent la vie en banlieue, l’actrice et réalisatrice a, dès son adolescence, été confrontée aux écarts sociaux qui la séparaient de ses copines parisiennes qu’elle rencontrait en colonie. Notamment sur les vêtements que celles-ci portaient : "Elles étaient souvent les plus stylées, les plus fraiches, les plus belles. J’avais le goût de ça, mais je n’avais pas accès à ça. Et donc, évidemment, quand je venais en soirée chez elle, c’était une prise de tête parce qu’il fallait s’habiller en conséquence."

Alors, la jeune Géraldine Nakache, comme son personnage dans "Tout ce qui brille", n’hésite pas à mentir, prête à tout pour ressentir cette appartenance au groupe : "Il y avait des gens qui avaient un niveau social bien plus haut que le mien, et c’est là que j’ai commencé à mentir, à me raconter des histoires, et à en raconter autour de moi." À cette époque, Géraldine Nakache rêve de quitter Puteaux pour les merveilles parisiennes. Elle se voit déambuler dans les rues de la capitale, vêtue des plus grandes marques. "Je me disais : ‘Pourquoi pas moi ? Pourquoi je ne vois pas la Tour Eiffel, et pourquoi je dois prendre le RER ?’ Le RER, c’était un mot qu’il ne connaissaient pas mes potes" se souvient-elle au micro du podcast d’Apple. C’est ainsi que "ce mensonge est beaucoup passé par les vêtements", quitte à employer des méthodes risquées...

"Ça me rappelle trop de traumatismes"

Dans "Tout ce qui brille", Ely et Lili sont des jeunes femmes rusées, bien déterminées à soigner les apparences et ainsi protéger leurs si fragiles illusions. Là encore, Géraldine Nakache s’est directement inspirée de son adolescence."Ça a été un vrai sujet, un combat dans ma vie. Parce qu’il fallait en être, et faire croire, quitte à raconter des bobards" confie-t-elle. C’est à ce moment de sa vie que la jeune femme se met à voler des habits. Et aujourd’hui encore, elle n’a rien oublié de ce sentiment de "culpabilité" qui l’a si souvent envahie : "J’ai été élevée par des parents très bien, donc je savais que ce que je faisais était mal. Je volais à des gens que je connaissais en plus, pas dans les magasins. Je volais, mais je leur rendais, donc c’était deux fois l’angoisse, parce qu’il fallait les remettre en se cachant. Et surtout, je les volais pour les mettre uniquement chez moi, avec ma copine du quartier, donc pour ne pas les mettre avec les gens avec qui il fallait les mettre, puisqu’il fallait être cool avec eux." Aujourd’hui, avec du recul, Géraldine Nakache l’admet : "Ça n’avait aucun sens de voler ces vêtements. Mes premiers choix ont été faits de façon dégueulasse !"

Vidéo. Géraldine Nakache : Ventre à l'air et look cuir, elle se la joue femme fatale au défilé Hermès

Il faudra attendre quelques années pour avoir droit à toutes ces belles choses, sinon plus. À 19 ans, Géraldine Nakache décroche un CDI au sein de la chaîne Comédie!. Elle y fait ses armes, gagne son premier salaire, et s’imagine alors faire des folies dans les magasins de luxe... mais la réalité sonne à la porte. L’argent qu’elle gagne ne lui suffira pas à s’offrir ce trench Bruberry dont elle rêve depuis si longtemps. Au bout de quelques mois, elle finit par l’acquérir (en taille 14 ans !), après moult économies. "Ce trench je l’ai toujours parce que je n’arrive pas à le donner. Je ne le mets plus, parce qu’entre temps, je me suis acheté un vrai trench à ma taille" raconte-t-elle. À 42 ans, si son succès au cinéma lui permet de porter les plus belles pièces des plus grands créateurs, Géraldine Nakache a tiré un trait sur ses illusions d'ado : "Maintenant je me dis que le vêtement, ce n’était pas juste pour raconter une histoire qui n’était pas la mienne quand j’étais jeune. C’est tout simplement parce que j’aime les étoffes. J’aime voir les gens s’habiller, j’aime ça, en vrai. Avant, j’aimais donc je voulais, parce que ça me manquait. Et puis quand je portais, je n’aimais pas. Aujourd’hui, je sais ce que j’aime" confie-t-elle. Et d’ajouter : "J’ai trop menti, et au bout d’un moment tu ne peux plus. Aujourd’hui je ne peux pas m’habiller dans le trop siglé. Parce que ça me rappelle trop de traumas." Les complexes d’adolescence ont la peau dure...

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