Grèce: plus de 11.000 manifestants commémorent le meurtre d'un adolescent par un policier

Plus de 11.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées mardi à Athènes, à Thessalonique (nord) et dans d'autres villes en Grèce pour commémorer le meurtre d'un adolescent par un policier en 2008, des manifestations qui interviennent au lendemain d'un tir policier contre un jeune Rom.

Comme tous les ans le 6 décembre, les élèves et la gauche manifestent en mémoire d'Alexandros Grigoropoulos, tué à l'âge de 15 ans par les balles d'un policier en 2008 dans le quartier contestataire d'Exarcheia, proche du centre de la capitale grecque.

Ce drame avait choqué la Grèce et provoqué d'inédites émeutes à travers le pays pendant plusieurs mois. Le policier, qui avait tiré sur Alexis Grigoropoulos avait été condamné à la prison à vie pour homicide volontaire avant d'être libéré en juin dernier à la suite d'un procès en appel.

Un important dispositif de sécurité

Mardi matin près de 600 élèves et étudiants avaient manifesté à Athènes avant un grand rassemblement de près de 6500 personnes mardi soir dans le centre d'Athènes bouclé à la circulation.

Plus de 4.000 policiers étaient mobilisés et la place Syntagma, régulièrement le théâtre d'affrontements avec la police, était encerclée par un cordon des forces anti-émeutes, selon une photographe de l'AFP.

À Thessalonique, deuxième ville grecque dans le Nord du pays, environ 5000 personnes ont manifesté mardi soir, selon la police.

Thessalonique, ville symbolique

C'est dans cette ville que dans la nuit de dimanche à lundi un adolescent de 16 ans, issu de la communauté rom, avait été grièvement blessé à la tête par la balle d'un policier.

Opéré à la tête, le jeune Rom se trouve toujours dans un état critique, selon les médias.

Le policier a ouvert le feu lors d'une course poursuite impliquant le garçon qui s'était enfui d'une station service sans payer une facture de 20 euros. Il a été arrêté et poursuivi mardi pour "tentative d'homicide" avant d'être placé en liberté conditionnelle.

Cette affaire, qui a suscité une vive émotion et s'inscrit dans un contexte de violences policières maintes fois dénoncées, a provoqué des manifestations de colère dans la communauté rom à Thessalonique et à Athènes lundi soir et mardi.

"Ces jours sont ceux d'Alexis" était inscrit sur une grande banderole en tête de la manifestation à Athènes, les participants ayant dénoncé les violences et l'impunité policières.

D'autres slogans faisaient référence au tir du policier contre l'adolescent à Thessalonique: "La vie des roms compte". "Ce n'était pas l'argent ou l'essence, les flics ont tiré car il était un Rom" était inscrit sur le mur d'une rue athénienne.

Article original publié sur BFMTV.com