Les grilles d’auto-évaluation contre le harcèlement scolaire, de "la poudre aux yeux" ? L'avis de Bruno Humbeeck
C’est l’une des mesures phares du plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire, présenté fin septembre par le gouvernement : les grilles d’auto-évaluation. D’après un courrier du ministère de l’Éducation nationale, envoyé le lundi 23 octobre 2023 à tous les chefs d’établissements, ce questionnaire anonyme sera distribué aux élèves de la CE2 à la Terminale, à la rentrée des vacances de la Toussaint. Ainsi, afin d’adapter l’enquête aux différents âges, les chefs d’établissements se sont vus remettre trois questionnaires : du CE2 à CM2, collège et lycée. L’objectif : « mettre l’accent sur la prévention et la détection des situations de harcèlement », déclare le ministère.
« Il faut mettre en place des outils et non pas un seul outil, une seule méthode »
Bruno Humbeeck, psychopédagogue belge spécialisé dans la prévention des violences scolaires et familiales, n’est néanmoins pas convaincu de l’efficacité de ces grilles d’évaluation : « C’est un tout premier pas dans une éventuelle bonne direction, mais ce n’est pas du tout la solution. Il ne faut pas prétendre qu’on gère le harcèlement de cette façon-là ». En effet, pour le professionnel, la lutte contre le harcèlement scolaire ne doit pas s’arrêter là : « Il faut mettre en place des outils et non pas un seul outil, une seule méthode, à destination de toutes les écoles, comme c’est le cas actuellement....