Guerre en Ukraine : la Russie réagit à la mort d’Arman Soldin

GUERRE EN UKRAINE - La Russie réclame que les « circonstances » de sa mort soient éclaircies. Au lendemain de l’annonce de la mort d’Arman Soldin, journaliste français de 32 ans qui travaillait en Ukraine pour l’AFP, le Kremlin a réagi, se déclarant « peiné » par le décès du reporter.

Mais alors que les premiers éléments incriminent un tir de roquette Grad russe dans une commune proche de Bakhmout où Arman Soldin et plusieurs autres journalistes de l’AFP se trouvaient en reportage, Moscou ne compte pas pour autant endosser sans broncher la responsabilité de sa mort.

C’est ainsi que la présidence russe réclame que le jour soit fait, dans un nouvel épisode de la guerre informationnelle que se livrent les deux belligérants. « Il nous faut comprendre les circonstances de la mort de ce journaliste », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en appelant à ne pas « prendre pour argent comptant » les affirmations ukrainiennes désignant les Russes comme les auteurs de la frappe mortelle. « Nous ne pouvons qu’être peinés au sujet », a-t-il ajouté au sujet de la mort du coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine.

Atteint par une salve de roquettes Grad

Comme l’a rappporté l’Agence France presse, Arman Soldin faisait partie d’une équipe de cinq reporters de l’AFP qui accompagnaient des soldats ukrainiens sur le front le plus actif de la guerre, dans les environs de Tchassiv Iar, une localité ukrainienne proche de Bakhmout et visée quotidiennement par les forces russes.

La salve de roquettes Grad qui l’a atteint a été tirée vers 16 heures 30 locales (15h30 à Paris), précise encore l’AFP. Il a été touché alors qu’il s’était couché au sol pour tenter de se protéger. Le reste de l’équipe s’en est sorti indemne.

Peu après l’annonce de son décès, le ministère de la Défense ukrainien a présenté ses « sincères condoléances à sa famille et à ses collègues », ajoutant sur le même réseau social : « Il a consacré sa vie à rendre compte de la vérité au monde ».

Dans la foulée, des hommages et des vœux de condoléance unanimes se sont multipliés à travers le monde. D’Emmanuel Macron au président des États-Unis Joe Biden, de nombreuses voix se sont notamment élevées pour rappeler l’importance du travail des journalistes en temps de conflit. « Le monde a une dette envers Arman » et envers « les dix autres reporters et employés de médias qui ont perdu la vie » en couvrant le conflit, a par exemple réagi Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche. « Le journalisme est l’un des fondements d’une société libre », a-t-elle ajouté.

Il est au moins le onzième reporter, fixer ou chauffeur de journalistes à avoir été tué en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, selon un décompte des ONG spécialisées RSF et CPJ.

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