Notre hommage à Alain Delon : "Ce sont les plus beaux yeux du monde qui cette nuit se sont refermés"
Le dernier monstre sacré s'est éteint à l’âge de 88 ans. Notre journaliste Florence Besson lui rend hommage.
Sans doute qu’à Palerme, des fantômes ont frissonné cette nuit dans un palais abandonné. Le souvenir de Tancrède y danse à jamais, beau comme un dieu, prêt à fondre sur vous comme un guépard, le regard acéré et froid comme une lame. Le souvenir de la plus grande star française plane aussi sur tous ces voiliers des eaux claires de Naples, en plein soleil partout sur la Méditerranée, où de jeunes gens sans le savoir rêvent encore de lui ressembler. Alain Delon est mort au cœur de l’été, qui lui allait si bien, à lui qui aura été le plus sicilien des Français. Il en avait le goût du mystère, des phrases dites en silence, des regards perçants. Il en avait le rire qui fait presque peur. Il en avait l’amour des clans, des armes, et celui des femmes qui attendent. Qui vous guette comme des chats, l’œil inquiet ou farouche. C’est tout cela qui rendait sa beauté si incandescente, qui faisait de lui un soleil noir, un astre qui semblait tout réduire en cendre sur son passage.
Le goût des armes, des bandits, des malfrats, Alain Delon l’avait acquis dans l’enfance, abandonné à quatre ans à la séparation de ses parents, confié à une famille d’accueil dont le père était gardien de prison. Une enfance à cacher sa douleur parmi les durs à cuire. Quand sa mère le reprend enfin, elle est mariée à un charcutier de Bourg la Reine. Pas le temps de s’occuper de cet enfant difficile, renvoyé de tous les collèges, impossible. Par...
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