Ils ont perdu 12 bébés en trois ans et reviennent sur leur parcours déchirant
Amanda Gordon et Robert Beaton, qui ont perdu 12 bébés en trois ans, ont évoqué leur douleur et souhaitent que davantage de fonds soient injectés dans la recherche sur les fausses couches.
Le mois dernier, Amanda Gordon, 34 ans, qui était enceinte de jumeaux, a souffert d’une grossesse extra-utérine bilatérale, une anomalie qui ne survient que dans 1 cas sur 100 000, d’après les professionnels.
Amanda attendait des jumeaux, mais chaque fœtus s'est retrouvé pris au piège dans ses trompes de Fallope, et elle a malheureusement fait une fausse couche à six semaines.
La mère de quatre enfants, de Dreghorn, North Ayrshire, a confié qu’elle était devenue « quasiment insensible » suite à sa 11e fausse couche.
« Nous sommes assis dans cette salle d'attente, mais nous sommes venus tellement de fois par le passé, et toujours pour recevoir de mauvaises nouvelles, donc nous savons ce qui suit quelque part », a-t-elle confié.
La mère qualifie la perte d'un bébé d’« horrible » et explique qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour réaliser et se remettre de ses premières fausses couches.
« Nous avons maintenant perdu deux bébés pendant notre 11e grossesse, et nous sommes toujours aussi dévastés, mais nous devenons quasiment insensibles d’une certaine manière. Il s’agit de la pire nouvelle possible à ce stade, et je sais parfaitement ce qui suit, et je veux juste en finir avec ça », poursuit-elle.
Le partenaire d'Amanda, Robert Beaton, confie que le couple a beaucoup souffert à chaque disparition, mais que la perte de jumeaux a été particulièrement éprouvante.
« Ça a été une vraie torture ces trois dernières années », dit-il.
« La dernière fois, c'était vraiment difficile ».
« Les médecins nous ont dit que le risque d'avoir une grossesse extra-utérine double tournait autour de 1 sur 100 000 ».
Amanda et Robert, parents de jumeaux Michael et Callum, 16 ans, Erin, 14 ans et Darcy, 9 ans, ont lancé une pétition afin que le financement de la recherche du NHS sur les fausses couches soit plus important.
« Nous avons vécu un enfer, et nous avons besoin de réponses », explique Robert.
« Les soins et les traitements fournis par le personnel du NHS ont été exceptionnels ».
« C’est indéniable, mais il y a un manque de financement. Il faudrait investir davantage d’argent pour étudier les différentes causes de décès des bébés et ainsi déterminer pourquoi tout cela arrive ».
D’après la recherche, jusqu'à une grossesse sur quatre se termine avec la perte du bébé, un chiffre que Robert décrit comme « choquant ».
Le couple prévoit d'envoyer la pétition, qui a déjà recueilli plus de 700 signatures, à la secrétaire du Cabinet chargée de la Santé et des Sports, Jeane Freeman.
« Nous espérons que d’autres couples n'auront pas à traverser ce que nous avons subi si cette pétition permet d’injecter plus de fonds dans la recherche ».
Visitez la page officielle sur Change.org pour signer la pétition.
D’après le NHS, après trois fausses couches ou plus d'affilées (fausses couches récurrentes), d'autres tests sont souvent effectués afin de déterminer une cause sous-jacente.
Cependant, aucune cause n'est trouvée dans la moitié des cas environ.
Les tests disponibles pour les femmes qui souffrent de fausses couches récurrentes incluent :
La réalisation d’un caryotype : ce dernier permet de repérer les anomalies du fœtus dans les chromosomes (blocs d’ADN). Si une anomalie génétique est trouvée, les parents peuvent également être testés afin de repérer d’éventuelles anomalies dans les chromosomes à l'origine du problème.
Une échographie : une échographie transvaginale permet d’étudier la structure de l’utérus et de repérer d’éventuelles anomalies. Une deuxième procédure est parfois réalisée à l’aide d’un appareil d’échographie 3D afin d’examiner le bas du ventre et le bassin et ainsi obtenir un diagnostic plus précis. L'analyse permet également de vérifier si le col de l'utérus est fragilisé. Ce test ne peut généralement être effectué que lors d’une nouvelle grossesse.
Analyses sanguines : votre sang peut être analysé afin d’évaluer les taux des anticorps antiphospholipides (aPL) et des lupus anticoagulants (lorsque vous n'êtes pas enceinte.)
Ces anticorps aPL sont associés à un risque plus élevé de caillots sanguins et modifient la manière dont le placenta s’attache. Ces caillots sanguins et ces modifications peuvent limiter l'approvisionnement sanguin vers le fœtus et ainsi entraîner une fausse couche.
D’après le NHS, en cas de nouvelle grossesse, la plupart des unités proposent une échographie précoce et un suivi particulier en début de grossesse afin de rassurer et soutenir les parents.
Marie Claire Dorking